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Aides à la presse : la ministre de la culture appelle à une « réflexion » sur le dispositif de soutien

L’Etat a soutenu financièrement près de 450 publications en 2022. Mais la répartition entre titres et la différence de traitement entre journaux classiques et nouveaux médias en ligne soulèvent des critiques récurrentes.

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Publié le 03 octobre 2023 à 12h23, modifié le 11 octobre 2023 à 11h29

Temps de Lecture 3 min.

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Un kiosque, à Paris, le 21 mars 2020.

Comme chaque année, le ministère de la culture a communiqué, début septembre, les montants des aides directes à la presse et annoncé avoir versé 110,4 millions d’euros à 446 titres en 2022. Malgré la transparence affichée, ces aides continuent de faire l’objet de vives critiques. La plus récurrente d’entre elles est que les subsides les plus importants bénéficieraient en premier lieu aux milliardaires investissant dans la presse.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les conditions d’attribution des aides à la presse évoluent

Le Groupe Les Echos-Le Parisien, financé par Bernard Arnault, PDG de LVMH, et l’une des plus grandes fortunes de la planète, est effectivement le mieux doté, avec 14,2 millions d’euros perçus en 2022. Le Groupe Le Monde et L’Obs, dont Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad (Free), est actionnaire à titre individuel, ont reçu 8,7 millions d’euros ; et le Groupe Figaro, propriété de la famille Dassault, a touché 5,9 millions d’euros.

Marc Feuillée, directeur général du Groupe Figaro, juge que ce classement annuel ne fait qu’« accroître la défiance à l’égard de la presse ». « Cela donne l’impression que les aides directes tombent dans la poche des actionnaires, alors que la majorité d’entre elles ne concernent pas les titres, mais les aides au secteur de la distribution », souligne-t-il. « Dix millions sur les 14,2 millions d’euros ont été reversés au distributeur France Messagerie », précise Pierre Louette, PDG du Groupe Les Echos-Le Parisien. Une partie importante consiste en effet en une subvention à la distribution. Corollaire : mécaniquement, les journaux les plus diffusés touchent une aide plus élevée.

« Nous faisons vivre le contrat démocratique »

Alors que les Etats généraux de l’information s’ouvraient, mardi 3 octobre, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, veut que cet événement soit l’occasion d’une « réflexion » autour de ces aides publiques, en interrogeant « leur pertinence, leur cohérence, leur lisibilité et leur simplicité ». Une proposition accueillie positivement par le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, qui prône une refonte globale des aides à la presse, lesquelles reposent principalement sur l’existence d’une publication imprimée. Laurent Mauriac, coprésident de ce syndicat, estime que « les aides directes créent une distorsion de concurrence entre journaux papier et nouveaux entrants », et propose plutôt un crédit d’impôt.

« Il faut revenir à la notion initiale des aides à la presse du Conseil national de la Résistance : l’information est une entreprise pas comme les autres et elle n’a pas vocation à être rentable », soutient le journaliste David Dufresne, fondateur du média en ligne AuPoste. Edwy Plenel, cofondateur et président du média en ligne Mediapart, qui met en avant le fait de ne pas bénéficier d’aides directes, affirme que ces dernières sont « malsaines, car elles créent un lien de dépendance des médias avec l’Etat ».

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