
Comme chaque année, le ministère de la culture a communiqué, début septembre, les montants des aides directes à la presse et annoncé avoir versé 110,4 millions d’euros à 446 titres en 2022. Malgré la transparence affichée, ces aides continuent de faire l’objet de vives critiques. La plus récurrente d’entre elles est que les subsides les plus importants bénéficieraient en premier lieu aux milliardaires investissant dans la presse.
Le Groupe Les Echos-Le Parisien, financé par Bernard Arnault, PDG de LVMH, et l’une des plus grandes fortunes de la planète, est effectivement le mieux doté, avec 14,2 millions d’euros perçus en 2022. Le Groupe Le Monde et L’Obs, dont Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad (Free), est actionnaire à titre individuel, ont reçu 8,7 millions d’euros ; et le Groupe Figaro, propriété de la famille Dassault, a touché 5,9 millions d’euros.
Marc Feuillée, directeur général du Groupe Figaro, juge que ce classement annuel ne fait qu’« accroître la défiance à l’égard de la presse ». « Cela donne l’impression que les aides directes tombent dans la poche des actionnaires, alors que la majorité d’entre elles ne concernent pas les titres, mais les aides au secteur de la distribution », souligne-t-il. « Dix millions sur les 14,2 millions d’euros ont été reversés au distributeur France Messagerie », précise Pierre Louette, PDG du Groupe Les Echos-Le Parisien. Une partie importante consiste en effet en une subvention à la distribution. Corollaire : mécaniquement, les journaux les plus diffusés touchent une aide plus élevée.
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