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« Les jeunes saisonniers cherchent aujourd’hui des emplois qui correspondent à leurs valeurs »

Alors que près de 10 millions de touristes vont affluer cet hiver vers les stations de ski françaises, Nabila Lamharzi Mely, directrice des ressources humaines d’Azureva, alerte, dans une tribune au « Monde », sur le manque de travailleurs saisonniers, dont les aspirations ont changé, ce qui pourrait gêner la reprise du tourisme.

Publié le 08 octobre 2023 à 09h00 Temps de Lecture 3 min.

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L’industrie du tourisme repose essentiellement sur une main-d’œuvre saisonnière. Près d’un million de travailleurs saisonniers embauchés chaque année en France. Sans les saisonniers, les hébergements, les restaurants, les centres de loisirs et les sites touristiques ne pourraient pas fonctionner pleinement. Pourtant, chaque année, la problématique reste la même : le recrutement des travailleurs saisonniers se fait dans la douleur, bien qu’il soit largement anticipé.

Certes, les horaires atypiques de ces métiers jouent un rôle important dans ces difficultés de recrutement, mais au-delà de la question du travail saisonnier en lui-même, la problématique du logement est rapidement devenue le frein principal dans des endroits particulièrement touristiques. Les saisonniers, payés au smic, n’ont pas les moyens de louer un studio. Une réalité d’autant plus frappante durant l’hiver, les postes saisonniers étant à pourvoir dès septembre et les prix étant plus onéreux près des stations de ski.

La crise sanitaire n’a pas aidé le secteur, entraînant une perte considérable de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour le tourisme hivernal en 2020, une ruée vers les résidences secondaires et l’explosion d’Airbnb au pied des 350 pistes françaises et, par conséquent, une hausse des prix en raison d’une pénurie de logements. La récente réforme de l’assurance-chômage a aussi pesé : dorénavant, les personnes qui n’ont jamais travaillé doivent travailler au minimum six mois pour ouvrir leurs droits et ont tout intérêt à trouver un contrat longue durée.

65 000 postes saisonniers non pourvus en 2022

Enfin, la crise sanitaire a permis aux saisonniers de se reconvertir dans une autre profession, souvent mieux rémunérée et avec des horaires moins contraignants. Ce qui fait que 65 000 postes saisonniers sont restés non pourvus en 2022. Mais, au-delà de ces problématiques déjà connues, la crise liée au Covid-19 a fait émerger un nouvel enjeu, celui du management des saisonniers.

Les profils des travailleurs ont évolué et leurs aspirations ont considérablement changé la dynamique du travail saisonnier. Les jeunes saisonniers cherchent aujourd’hui des emplois qui correspondent à leurs valeurs. Cela implique de meilleures conditions de travail, évidemment, mais aussi des perspectives d’évolution de carrière et, surtout, un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, ce qui n’est pas le fort de cette industrie à l’heure actuelle.

Avec le rebond du tourisme hivernal, qui retrouve son niveau d’avant la crise, la concurrence entre les acteurs du tourisme s’est accrue pour attirer les saisonniers qualifiés et a rendu leur fidélisation plus difficile. Si l’emploi ne leur convient pas, les candidats sont sûrs de pouvoir retrouver de manière quasi instantanée un nouveau contrat de saisonnier offrant des conditions plus avantageuses. Cette rotation constante de personnel peut entraîner une perte de savoir-faire et une déstabilisation de l’organisation.

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