Pour sa première édition, le festival Cop1 fait son entrée dans la cour des grands

Musique, solidarité, lutte contre la précarité : la promesse de Cop1 pour son tout premier festival était ambitieuse. C’est un pari gagné pour l’asso, qui a réussi à sensibiliser tout en gardant l’amusement au centre de sa programmation.

Le rappeur Lémofil a démarré le set lors du festival Cop1 au Zénith de la Villette. LP / Perrine Arbitre
Le rappeur Lémofil a démarré le set lors du festival Cop1 au Zénith de la Villette. LP / Perrine Arbitre

    C’est un déluge d’étudiants qui s’abat sur le Zénith de La Villette ce vendredi 6 octobre. Il n’est même pas 17 heures que déjà, la queue extérieure pour entrer dans l’arène grossit à vue d’œil. Pour sa première édition, le festival Cop1 a vu les choses en grand : bar extérieur, stand de paillettes et concerts d’artistes engagés, rien n’est laissé au hasard pour permettre aux participants de s’amuser jusqu’au bout de la nuit. Si les portes ont ouvert dès 16 heures, il faut malgré tout un peu de temps pour que la fosse du Zénith se remplisse, mais à 19 heures passées, l’ambiance est électrique.

    Imaginé comme un rendez-vous solidaire contre la précarité étudiante, le festival Cop1 laisse en effet la part belle aux initiatives citoyennes à destination des jeunes. Nightline, Crous, fondation Abbé Pierre, SOS Racisme… De nombreux acteurs se sont donnés rendez-vous à La Villette pour s’adresser aux étudiants, qui ont la possibilité d’obtenir une aide directe entre deux prestations musicales.



    Si le clou du spectacle reste les têtes d’affiche comme Rim’K ou Soso Maness, des discours inspirants et engagés rythment la programmation et permettent de sensibiliser un public plus ou moins au fait des implications politiques de la précarité étudiante actuelle.

    « Ça fait vraiment du bien ! »

    « On est partenaire du projet Cop1 depuis le début » explique Laury, la directrice communication de l’association Règles élémentaire de 27 ans. Objectif : sensibiliser les festivaliers à la précarité menstruelle, qui touche « 1 étudiante sur 2 ». À disposition, des protections menstruelles et un « chamboul’tabou » destiné à ouvrir le dialogue sur le sujet. Plus tard, sur scène, la comédienne Alice Bié enchaîne les punchlines issues de son spectacle Chattologie pour défendre cette cause. Elle ne manque pas de provoquer de nombreux rires chez les jeunes femmes présentes !

    Au stand du projet #1cabaspour1étudiant, Jonas partage quant à lui son parcours avec les participants. L’association met en contact des parrains ou marraines et des filleuls dans la même ville, afin d’encourager le lien social. « Je suis originaire du Bénin, et quand je suis arrivé en France pour mes études, je ne connaissais personne, » explique le jeune homme de 26 ans. « On est beaucoup à être isolé, à se sentir seul. Avec ce système, j’ai comme une nouvelle famille en France, on mange ensemble, on discute. Ça fait vraiment du bien ! »



    Une autre initiative remarquée a été celle d’Imane Bounouh, créatrice du compte grimpe.fr. « Les boursiers échelon 7, vous êtes où ? » lance la jeune femme à l’assemblée. Objectif du discours : inspirer les jeunes sans le sou à rêver et « ne pas se laisser enfermer dans des cases ». « Je pense toujours à ceux qui sont restés sur la ligne de départ, qui n’ont pas eu la chance d’en arriver là où je suis aujourd’hui. Pensez à eux, ayez conscience des chances et des opportunités que vous avez. Battez-vous ! » Applaudissements des étudiants : le message semble être passé.

    Festival de sons et de paillettes

    Que serait un festival sans musique ? Dans la fosse, les étudiants ont rappliqué dès l’ouverture des portes. Certains sont déjà familiers de l’association Cop1, comme Lydia, 22 ans, venue assister aux concerts accompagnée de son cousin Samy. « J’ai l’habitude de prendre des paniers alimentaires chez eux, » explique l’étudiante. « J’ai vu l’annonce du festival sur Insta, je me suis dit que ça faisait une sortie qui change de d’habitude ». Samy s’impatiente : « Il arrive quand Soso Maness ? » Ils ont gagné leurs billets via un tirage au sort et ont hâte de voir le rappeur marseillais, même s’ils espèrent aussi « faire des rencontres ».

    Soso Maness se fera désirer, puisqu’il sera l’avant-dernier artiste à performer dans la soirée, suivi par Jok’Air. Avec Rim’K, les rappeurs sont clairement les plus populaires du festival. Mais c’est sans compter sur des artistes comme Suzane, dont la performance restera dans les annales. « Pour 15 euros, je n’ai même pas hésité, je suis fan, » s’exclame Manon, venue spécialement d’Amiens avec son amie Alexane.

    Mise en scène toute en lumière, chorégraphies survoltées, chansons engagées sur l’actualité… Suzane signe clairement LA performance de la soirée. « C’est vraiment une initiative géniale, la programmation est dingue ! » concluent Simon et Ilona, illuminés de paillettes de la tête aux pieds. De quoi donner envie aux festivaliers de revenir l’année prochaine, peut-être pour une nouvelle édition ?

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