Ce sont les petites sœurs des ESC (écoles supérieures de commerce). Moins connu que ces grandes écoles de commerce qui caracolent en haut des palmarès, le réseau des EGC (écoles de gestion et de commerce) se restructure et lance une offensive de communication face à l'explosion de l'offre de bachelors. Lors d’une conférence de presse à Paris le 3 octobre, le réseau a annoncé se rebaptiser "EGC Business school" et se doter d’une structure chapeau avec un directeur général commun, David Barthe, arrivé en mai 2023. L'objectif: reconquérir les étudiants avec sa promesse de proximité.
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Créées par les Chambres de commerce et d'industrie dans les années 1970-1980, les EGC ont pour ambition de former les cadres intermédiaires dont les entreprises des territoires ont besoin, parallèlement aux IUT et aux BTS, souvent dans des villes moyennes (Montauban, Rodez, Chalon, Le Mans, Sens, Bourg-en-Bresse…). Mais ces dix dernières années, leur nombre est passé d’une trentaine à 20, sous l'effet des coupes budgétaires des CCI.
Repasser la barre des 2.000 étudiants
Passées sous la barre des 2.000 étudiants (les 20 EGC actuelles en comptabilisent 1.800 en 2023), ces écoles de proximité ont aussi subi la concurrence des bachelors des grandes écoles et du développement tous azimuts des formations post-bac professionnalisantes, grâce aux financements de l’apprentissage. Elles souhaitent dorénavant se donner un nouvel élan, avec une "nouvelle identité de marque, un nouveau logo et un nouveau nom", pour "revenir à plus de 2.000 étudiants", affirme David Barthe le directeur général. En termes de flux de diplômés, les EGC mettent sur le marché du travail 650 jeunes par an, dont 20% sont formés par l’apprentissage.
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"Si chaque campus continuera d’être géré localement, nous avons comme ambition d’être plus visibles, explique le nouveau DG. Avant mon arrivée en mai 2023, il y a eu un travail de 18 mois avec les gouvernances locales des EGC et les élus des CCI, pour écrire une feuille de route stratégique qui a abouti à doter la tête de réseau d’un budget (4% du budget de chaque école sont remontés) pour financer des actions collectives – assurer une communication globale, signer des partenariats nationaux… – et recruter un directeur général", indique David Barthe.
"Premier réseau de bachelors de France"
"Nous sommes, de fait, le premier réseau de bachelors de France", avec comme spécificité d’être "au cœur des territoires", assure Sandrine Lacombe, directrice de l’EGC Rodez et responsable communication du réseau. "Tous nos bachelors sont visés par la CEFDG, pour trois ou cinq ans", ajoute David Barthe, qui fait du visa du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche un élément de différenciation dans le paysage.
En revanche, le grade de licence ne fait pas partie des objectifs de l’EGC Business school, "car cela impliquerait un modèle économique totalement différent, avec des professeurs qui font de la recherche". Les frais de scolarité dans un bachelor EGC se situent en effet "entre 5.000 et 6.000 euros par an", bien loin des prix pratiqués par les grandes écoles de commerce sur ce segment de marché.
Les EGC ne s’interdisent pas de proposer des formations menant à bac+5 à l’avenir: "Sup de V opère déjà un master pour le compte du réseau, qui devrait être déployé sur deux ou trois campus", dit David Barthe. Après le lent effritement des effectifs étudiants dans les EGC et la compression du nombre d’écoles, des signes encourageants sont là, estime David Barthe: "Des réflexions sont en cours dans certaines CCI pour ouvrir de nouvelles EGC, écoles à taille humaine au service du territoire."
Par Sarah Piovezan