Installée depuis 2014 à Paris, Grenoble Ecole de Management (GEM) vient de faire sa rentrée au sein de son nouveau campus de Pantin. A l’instar de GEM, les business schools provinciales ont presque toutes cédé aux sirènes de la capitale en investissant massivement dans de vastes immeubles, afin d’attirer toujours plus d’alternants, d’internationaux et de cadres en formation. Au point de saturer le marché?
Le nouveau campus de Grenoble Ecole de Management à Pantin accueille ses premiers étudiants en septembre. Une belle vitrine pour l'école qui espère passer rapidement de 1.200 étudiants accueillis ici en cette rentrée 2023 à 2.500.
La ruée des écoles de commerce de province vers Paris
Marion Perroud
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Il est 8h50 à Pantin (Seine-Saint-Denis), ce mardi 12 septembre. Sous un ciel gris de rentrée, à quelques mètres de travaux assourdissants, une vingtaine d'étudiants de première année de bachelor patientent sagement pour récupérer leurs badges à l'accueil du nouveau site flambant neuf de Grenoble Ecole de Management (GEM). C'est ici qu'il y a quelques semaines, l'école grenobloise a déménagé après trois ans passés à l'autre bout de la capitale, aux confins du XIVe arrondissement. Pour ce déménagement, la business school installée à Paris depuis 2014 a vu les choses en grand avec ce campus en bois vitré de 6.000 mètres carrés dans deux tours reliées par des passerelles sur six niveaux surmontées par un vaste un toit-terrasse végétalisé. Coût total des travaux d'aménagement: 8,2 millions d'euros. Une belle vitrine pour l'école qui espère passer rapidement de 1.200 étudiants accueillis ici en cette rentrée 2023 à 2.500.
GEM est loin d’être la seule business school à renforcer ses positions en Ile-de-France. Neoma BS, EM Normandie, Kedge BS, Skema, CN Business School… Ces toutes dernières années, les inaugurations de campus des "provinciales" s'y multiplient pour des opérations toujours plus fastes. A la clé, d’imposants bâtiments qui surgissent de terre selon les standards environnementaux dernier-cri en faisant la part belle aux matériaux nobles, salles de classes modulaires, agoras et autres terrasses arborées. Il est loin le temps des sommaires antennes parisiennes, place aux "vaisseaux amiraux", symboles de puissance, sur un secteur de plus en plus concurrentiel. A l’instar du campus hors norme de Skema BS, à Suresnes, sur l’ancien siège d’Airbus qui s’étend sur 30.000 mètres carrés, doté d'un gigantesque rooftop pour la bagatelle de 130 millions d’euros.
Pour les écoles nées en province, les intérêts à s'installer à Paris sont multiples sur le papier.
Il est 8h50 à Pantin (Seine-Saint-Denis), ce mardi 12 septembre. Sous un ciel gris de rentrée, à quelques mètres de travaux assourdissants, une vingtaine d'étudiants de première année de bachelor patientent sagement pour récupérer leurs badges à l'accueil du nouveau site flambant neuf de Grenoble Ecole de Management (GEM). C'est ici qu'il y a quelques semaines, l'école grenobloise a déménagé après trois ans passés à l'autre bout de la capitale, aux confins du XIVe arrondissement. Pour ce déménagement, la business school installée à Paris depuis 2014 a vu les choses en grand avec ce campus en bois vitré de 6.000 mètres carrés dans deux tours reliées par des passerelles sur six niveaux surmontées par un vaste un toit-terrasse végétalisé. Coût total des travaux d'aménagement: 8,2 millions d'euros. Une belle vitrine pour l'école qui espère passer rapidement de 1.200 étudiants accueillis ici en cette rentrée 2023 à 2.500.
GEM est loin d’être la seule business school à renforcer ses positions en Ile-de-France. Neoma BS, EM Normandie, Kedge BS, Skema, ICN Business School… Ces toutes dernières années, les inaugurations de campus des "provinciales" s'y multiplient pour des opérations toujours plus fastes. A la clé, d’imposants bâtiments qui surgissent de terre selon les standards environnementaux dernier-cri en faisant la part belle aux matériaux nobles, salles de classes modulaires, agoras et autres terrasses arborées. Il est loin le temps des sommaires antennes parisiennes, place aux "vaisseaux amiraux", symboles de puissance, sur un secteur de plus en plus concurrentiel. A l’instar du campus hors norme de Skema BS, à Suresnes, sur l’ancien siège d’Airbus qui s’étend sur 30.000 mètres carrés, doté d'un gigantesque rooftop pour la bagatelle de 130 millions d’euros.
Pour les écoles nées en province, les intérêts à s'installer à Paris sont multiples sur le papier. "Avoir un flagship à Paris est désormais devenu essentiel pour capter davantage d’internationaux", cite Caroline Nachtwey, directrice du pôle bureaux grands projets chez CBRE. Si les écoles de commerce se décarcassent pour trouver le pied-à-terre idéal dans la capitale et sa périphérie, c’est aussi pour se rapprocher des sièges des grands groupes afin de former leurs apprentis et cadres, sur un marché de la formation professionnelle en plein boom. Le tout en glanant au passage quelques poignées de lycéens franciliens, moins mobiles, avec une offre post-bac florissante (bachelor, master en 5 ans).
"Sur un marché de l'enseignement supérieur qui a crû ces dix dernières années, l'enjeu est de réaffirmer notre identité à Paris en démontrant notre capacité à nous positionner sur une demande post-bac et des programmes internationaux et hybrides", confirme Fouziya Bouzerda, la directrice générale de GEM lors de sa conférence de rentrée, le 12 septembre.
Et si les projets se veulent aujourd’hui si spectaculaires c’est aussi du fait que, depuis le Covid, les attentes des étudiants et de leurs familles ont évolué. "Avant on rejoignait une école pour son prestige académique, aujourd’hui on recherche en plus des locaux design et vertueux, une expérience étudiante inédite et des campus facilement accessibles en transports en commun", pointe Caroline Nachtwey. Même les plus select des parisiennes n’hésitent plus à se refaire une beauté. L’ESCP BS vient de fermer les portes de son site historique du XIème arrondissement pour une rénovation totale de quatre ans, quand l’Essec remodèle petit à petit son campus à Cergy. Même HEC va investir "des dizaines de millions d'euros" pour offrir un coup de jeune à son site de Jouy-en-Josas.
Un marché en recomposition
A contre-courant de ce mouvement, des écoles comme Burgundy school of business ont préféré tourner le dos à la capitale. L'école a bien une antenne de 300 mètres carrées dans le XVème depuis 20 ans pour ses mastères spécialisés, mais a préféré investir dans l'extension de son siège dijonnais et la construction d'un grand campus lyonnais, bientôt inauguré. "La question s'est posée d'avoir une plus grande présence à Paris mais nous aurions disposé d'une surface trois fois moins grande qu'à Lyon et nous n'aurions été qu'un nouvel entrant sur un marché déjà saturé d'autres écoles consulaires et d'écoles professionnelles ayant fleuri avec le développement de l'alternance", explique Stephan Bourcieu son directeur, qui n'estime pas être pénalisé par cette quasi absence de la capitale. "Nous ne faisons pas de formation continue et continuons d'attirer les internationaux et les étudiants grâce à un coût de la vie très abordable et un bon niveau de sécurité, ce qui compte plus qu'on le croit pour les étrangers."
A Paris en tout cas, le marché commence à se recomposer. Après quelques années d’euphorie, les grands projets parisiens ont moins la cote même si "la dynamique reste bonne". L’inflation et la crise immobilière sont passées par là. "Je suis submergée de demandes sur les petites et moyennes surfaces inférieures à 5.000 mètres carrés, confirme Caroline Nachtwey. Mais nous avons un énorme sujet sur la disponibilité des surfaces." Deux grosses inconnues risquent aussi de mettre à mal les belles projections des business schools à Paris: la baisse envisagée des aides à l'alternance et l'attrait des grands groupes pour l'offre de formation continue de ces établissements qui reste à confirmer sur un marché ultra concurrentiel. Dans ce contexte changeant, Grenoble école de management a d'ailleurs préféré rester locataire à Pantin. "Le monde change très vite et la dynamique immobilière peut rapidement s’inverser. Nous ne voulions pas être figés sur un seul bâtiment, ce serait très risqué", estime Fouziya Bouzerda, la directrice générale de GEM, qui devra tout de même s'acquitter d'un loyer annuel de 1,3 million d'euros.
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