Publicité

Le système éducatif mondial souffre d'un manque persistant de financement

Après la crise du Covid-19, le système éducatif mondial affiche toujours de cruelles lacunes par manque de financement suffisant. La directrice du partenariat mondial pour l'éducation appelle à un sursaut.

Les écoles dans les pays pauvres d'Afrique n'ont pas toutes été rouvertes après la crise du Covid-19 faute de financement.
Les écoles dans les pays pauvres d'Afrique n'ont pas toutes été rouvertes après la crise du Covid-19 faute de financement. (Dong Jianghui/Xinhua-rea)

Par Richard Hiault

Publié le 23 oct. 2023 à 17:33Mis à jour le 23 oct. 2023 à 17:42

Les capitaux manquent. De passage à Paris, la semaine dernière dans le cadre du premier Sommet mondial de la Coalition pour l'alimentation scolaire , Laura Frigenti, directrice générale du partenariat mondial pour l'Education, se désole. « Nous n'avons pas les fonds suffisants pour financer la réouverture des écoles et la transformation des systèmes éducatifs dans le monde », constate-t-elle.

Bon nombre de pays, en particulier les plus pauvres, sont en deçà de la cible de consacrer 20 % des dépenses publiques à l'éducation. « A Marrakech, lors de l'assemblée annuelle de la Banque mondiale, une étude de cette dernière a révélé que l'aide publique au développement consacrée à l'éducation avait reculé de 2 milliards de dollars en 2021 », ajoute-t-elle.

Même le partenariat qui opère dans plus de 90 pays du monde peine à boucler son budget pour la période 2021-2025. L'objectif est de collecter 5 milliards de dollars. « Nous en sommes déjà à presque 4 milliards. Nous avons de nombreuses promesses de la part des gouvernements partenaires. Reste à tous les concrétiser », explique Laura Frigenti.

Remise de dette à l'étude

Publicité

Il est vrai qu'avec la montée des tensions géopolitiques et, en particulier, la guerre en Ukraine, la déstabilisation du Sahel, la situation en Afghanistan et maintenant le conflit entre Israël et le mouvement Hamas, la tâche s'est compliquée.

Le service de la dette réduit une partie importante des revenus qui aurait pu être consacrée à l'investissement dans l'éducation

Laura Frigenti Directrice générale du Global Partnership for Education

A cela s'ajoute le surendettement de certains pays en développement. « Le service de la dette réduit une partie importante des revenus qui aurait pu être consacrée à l'investissement dans l'éducation », confirme Laura Frigenti.

Dans le cadre du partenariat, cette dernière pousse les feux sur une nouvelle initiative visant à annuler une partie des dettes en contrepartie d'un engagement à diriger les fonds libérés vers le secteur éducatif. « Avec l'Agence française de développement, nous venons de conclure une opération en ce sens avec la Côte d'Ivoire. Cette dernière a obtenu une remise de dette de 72 millions d'euros tandis que nous apportons de notre côté 24 millions d'euros de financement », explique la directrice générale.

Avant d'ajouter que le partenariat global est en discussion avec les pays du G7 pour étendre cette facilité au niveau multilatéral. « Certains détails techniques et législatifs empêchent encore ce type d'opération. Nous travaillons en ce sens avec l'Italie qui présidera le G7 l'an prochain », dit-elle.

La qualité de l'éducation en question

Les défis de ce siècle sont immenses. Des financements innovants doivent être trouvés pour favoriser l'éducation dans les pays en développement. Mais les fonds ne seront pas suffisants. « Il nous faut travailler sur la qualité des enseignements fournis. Dans ces pays, seul un faible pourcentage des étudiants reçoit une formation adéquate pour une intégration dans le monde du travail. Dans ce domaine, le fossé entre pays industrialisés et les autres pays explique en partie les phénomènes migratoires actuels. Il importe de monter des partenariats public-privé plus robustes pour résoudre ce problème », détaille Laura Frigenti.

De ce fait, il importe aussi de rendre attractif les investissements dans ces pays. « Aujourd'hui, seuls trois ou quatre pays d'Afrique peuvent prétendre être un pôle d'attraction pour les investissements au regard de leur croissance. Nous ne pourrons régler les problèmes migratoires sans créer des opportunités d'investissement dans les pays d'origine », ajoute-t-elle.

L'urgence est patente : la proportion d'enfants qui ne savent pas lire et comprendre un texte simple à l'âge de 10 ans est passée de 57 % à 70 % après la fermeture des écoles en raison du Covid, selon la Banque mondiale.

Richard Hiault

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité