Les soutiers de l'IA Contenu réservé aux abonnés
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Des armées d'humains, très mal payés, travaillent au réglage de chatbots comme ChatGPT. Mais la Silicon Valley réfléchit déjà aux moyens de supprimer cette étape dans le développement des IA.
Par Jacques Henno
Appelons-la Anna. Elle a été embauchée par des plateformes de microtravail pour améliorer des algorithmes d'intelligence artificielle en cours de développement par de grands noms de l'IA. « En fonction des projets, je suis payée à la tâche ou à l'heure. On peut me donner 6 dollars pour une vidéo de mon chat qui servira à entraîner l'algorithme d'une entreprise de la Silicon Valley ; ou 16 dollars de l'heure pour poser des questions à une nouvelle IA et évaluer ses réponses », explique-t-elle. Son travail est contrôlé en temps réel par un logiciel qui enregistre ses frappes au clavier et réalise des saisies d'écran de son ordinateur.
Si les taskers comme Anna, aussi appelés annotators ou raters, déclarent leur rémunération et règlent donc les cotisations sociales correspondantes, il ne leur reste pas grand-chose. A peine l'équivalent, en termes de pouvoir d'achat dans leur pays, du SMIC aux Etats-Unis. C'est ainsi que les responsables de Hugging Face (outils d'apprentissage automatique) et de ServiceNow (cloud) ont fixé à 7,30 dollars (6,9 euros) l'heure de programmation pour BigCode, une IA en Open source, qu'ils développent ensemble. « Ce taux de rémunération aurait le même pouvoir d'achat que le salaire minimum le plus élevé aux Etats-Unis (16,50 dollars) », se justifient-ils sur Toloka.ai, la plateforme sélectionnée pour enrôler leurs free-lances.
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