C’est une grande nouvelle pour les étudiants en journalisme. S’ils sont inscrits dans l’une des 14 écoles reconnues par la profession, ils peuvent depuis la rentrée obtenir une carte «journaliste en formation», leur permettant de couvrir plus facilement des événements, comme des manifestations, des meetings politiques ou autres conférences de presse.

Sur le même principe que la carte de presse

Sur le modèle de la carte professionnelle, cette carte est délivrée par la Conférence des écoles de journalisme, a indiqué ce mardi 24 octobre son président Pascal Guénée lors d'une conférence de presse. Le besoin s'est fait sentir notamment lors de la crise des «gilets jaunes», pour la couverture de manifestations émaillées régulièrement de violences avec les forces de l'ordre.

Quelque 625 élèves sortent diplômés chaque année des 14 écoles, dont plus de la moitié par la voie de l'apprentissage - ces derniers peuvent accéder plus rapidement à la carte professionnelle, contrairement à ceux en formation initiale. La carte «journaliste en formation» est le fruit d'une réflexion menée dans le cadre des «États généraux de la formation et de l'emploi des jeunes journalistes», qui se sont achevés en juin dernier sous l'égide de la Conférence des écoles de journalisme.

Une réflexion qui a duré un an et demi

Trente-six groupes de travail associant écoles, étudiants, journalistes en poste et employeurs ont planché durant un an et demi sur les sujets des nouvelles compétences, de l'égalité des chances, et encore la précarité économique et les nouvelles aspirations des jeunes professionnels. Un «livre blanc» en est issu, qui est versé au débat des États généraux de l'information, vaste chantier lancé début octobre pour traduire une promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2022.

«Il ne peut y avoir une information de qualité sans une formation de qualité», a martelé Pascal Guénée, également directeur de l'Institut pratique du journalisme de Paris-Dauphine, entouré de ses homologues des autres écoles. Il s'agit, selon lui, de «mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités», alors que former notamment à la vérification des faits (fact-check) coûte plus cher. Un des objectifs des États généraux de l'information est de réfléchir aux «conditions d'accès au métier de journaliste et son exercice», comme l'indique la lettre de mission du président de la République.