digiSchool repère et oriente les jeunes dits « invisibles »

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Développé par digiSchool, un éditeur d’applications dédiées à l’éducation et la formation, le projet « Maraudes numériques digiNEET » est lauréat de l’appel à projet PIC « repérer et mobiliser les jeunes invisibles ». Son ambition ? Mettre à disposition des jeunes des outils d’auto-diagnostic et de mise en relation avec les missions locales.

Selon les chiffres de l’Insee de 2019, un jeune sur trois des 15-29 ans est en difficulté d’insertion et 12,9 % d’entre eux ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET). Ce phénomène, qui illustre la question des jeunes dits invisibles (ou « NEET »), a appelé les institutions à mettre en place des dispositifs dédiés. Parmi eux, les « Maraudes numériques », un projet qui consiste à capter ces jeunes pour les mettre en relation avec les acteurs de l’insertion et de l’emploi. Dans ce cadre, l’EdTech digiSchool, lauréate de l’appel à projets PIC « repérer et mobiliser les jeunes invisibles », a développé digiNEET, un outil d’orientation des jeunes avec les missions locales.

Un chatbot de mise en relation

Pour développer digiNEET, l’EdTech s’est basée sur le trafic déjà existant sur son site orientation.com, qu’elle a mis en place il y a 10 ans. Attirant entre 30 000 et 50 000 visiteurs uniques par jour, le site est un annuaire de formations, d’établissements, de métiers que les jeunes consultent pour se renseigner. « Puisqu’il existe certainement des jeunes dits invisibles au sein de notre audience, nous avons décidé de mieux les capter en créant un chatbot intégré. Ce dernier les met en relation avec les missions locales en fonction de leur lieu d’habitation », a expliqué, dans le cadre d’un webinaire, Alix de Quillacq, coordinatrice du projet digiNEET.

52 orientations vers la mission locale de Marseille

La mission locale de Marseille, qui constate depuis de nombreuses années que de plus en plus de jeunes quittent la scolarité sans s’inscrire à leur mission locale, a décidé d’adopter le dispositif digiNEET. « Puisque nous cherchions des partenaires quotidiennement en lien avec les jeunes, nous nous sommes tournés vers digiSchool. Via digiNEET, nous avons reçu, depuis janvier 2023, 52 orientations de personnes dont 51 % sont des femmes », indique Maurice Bodjolle, chargé de projet repérage de la mission locale de Marseille. Si digiNEET s’est révélé utile, c’est surtout parce que parmi les 52 jeunes orientés vers la mission locale, 42 n’y avaient jamais été reçus. « En revanche, seuls 15 % ont fini s’inscrire dans la mission locale et 23 % sont toujours injoignables », nuance-t-il. Les inscrits sont en tout cas le plus souvent dans une démarche de demande de parcours de formation ou de construction d’un projet professionnel. Au global, 48 % d’entre eux ont intégré le PACEA (Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie) et 22 % sont en CEJ (Contrat d’engagement jeune).

Un outil d’auto-diagnostic

Également dans le cadre de digiNEET, elle a mis en place l’outil « Fais le point sur tes droits ». « Il s’agit d’un outil d’auto-diagnostic permettant aux jeunes d’identifier leurs freins à l’autonomie en renseignant des données sur leur logement, leur cursus de formation, leur parcours professionnel… L’objectif est de leur fournir une synthèse qui leur permet d’identifier leurs priorités. Cela facilite, par la suite, le dialogue avec les proches et les conseillers des missions locales », précise Alix de Quillacq. L’outil génère également des « bons plans » : des adresses de structures de soutien à l’orientation, de mentorat…  Mise en ligne il y a deux mois, la solution a déjà réalisé 1000 synthèses diagnostiques. Dans les prochains mois, l’EdTech prévoit d’entreprendre un travail de rédaction de contenus sur les thématiques du décrochage et de l’insertion pour améliorer le référencement de son site Web et ainsi renforcer l’impact du chatbot. « Enfin, puisqu’on sait que 70 % des jeunes qui se rendent dans les missions locales ont été envoyés par leurs proches, nous souhaitons développer au sein de notre projet un axe dédié à la prévention par les pairs», conclut-elle.

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