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Les apprentis sont-ils en emploi dans la branche où ils ont fait leur apprentissage ?

En 2021, 44 % des apprentis sortis d'un cycle d'études de niveau CAP à BTS, et couverts par une convention collective de branche pendant leur apprentissage exercent un emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche six mois après la fin de leurs études.

Parmi les apprentis sortis d’un cycle d’études de niveau CAP à BTS en 2021, et couverts par une convention collective de branche pendant leur apprentissage, 44% exercent un emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche six mois après la fin de leurs études, 23% ont un emploi salarié privé dans d’autres branches ou qui ne relève d’aucune convention de branche et 33% ne sont pas en emploi salarié privé. Le taux d’emploi augmente dans l’année suivant la sortie d’études (+5 points entre six mois et un an après la sortie): alors qu’il baisse dans la branche de l’apprentissage et les branches proches (-1 point), il augmente dans les autres branches ou hors convention de branche (+6 points).

Six mois après leur sortie d’études, quatre apprentis sur dix salariés de la même branche ou d’une branche proche de celle de leur apprentissage

Parmi les apprentis en dernière année d’un cycle d’études de niveau CAP à BTS en 2020-2021, couverts par une convention collective de branche pendant leur apprentissage et qui n’ont pas poursuivi leurs études à la rentrée scolaire suivante, 44 % sont en emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche (encadré), six mois après leur sortie d’études (tableau 1 dans le fichier données en bas de page). Dans deux cas sur trois, ils sont employés par l’entreprise dans laquelle ils ont réalisé leur apprentissage. Au même moment, 16 % sont en emploi salarié privé dans une autre branche et 7 % ont un emploi qui ne relève d’aucune convention de branche. Ce dernier cas concerne principalement des salariés en intérim, dont le contrat est rattaché à une agence d’intérim et non pas à la branche de l’entreprise d’accueil. Par ailleurs, 33 % ne sont pas salariés du secteur privé. L’insertion professionnelle se réalise donc principalement dans la branche de l’apprentissage ou une branche proche.

Les diplômés s’insèrent mieux que les autres, et plus souvent dans la même branche ou une branche proche de celle de l’apprentissage (tableau 2 dans le fichier données en bas de page). 48 % des apprentis ayant préparé et obtenu un CAP, un baccalauréat, un brevet professionnel (BP) ou un BTS, occupent un emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche six mois après la sortie de leurs études. Seulement 30 % des non-diplômés sont dans ce cas. Les non-diplômés s’insèrent un peu plus dans les autres branches ou dans des emplois non couverts par une convention de branche (26 % contre 23 % pour les diplômés).

L’ampleur de la mobilité entre branches dépend également du diplôme préparé (obtenu ou non). Les sortants d’un BP, qui ont un taux d’emploi salarié privé élevé, se distinguent par des emplois occupés en fort lien avec la branche de l’apprentissage. Six mois après la sortie d’études, 63 % d’entre eux occupent un emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche de celle de leur apprentissage, et seulement 14 % un emploi dans une autre branche ou hors convention de branche (tableau 3 dans le fichier données en bas de page).

Graphique 1 | Taux d'emploi salarié privé des apprentis, six mois après leur sortie d'études, par branche pendant l'apprentissage

La correspondance entre la branche de l’apprentissage et celle de l’emploi six mois après la sortie d’études varie nettement selon la branche (graphique 1). Ainsi, par exemple, 53 % des apprentis issus d’une branche des “Services de l’automobile” occupent un emploi salarié privé dans la même branche ou dans une branche proche après leur sortie d’études. Seulement 38 % des apprentis issus d’une branche de la “Métallurgie” sont dans ce cas. Il existe une porosité entre certains regroupements de branches. 3 % des apprentis issus d’une branche des “Commerces principalement alimentaires” s’insèrent dans une branche de la “Boulangerie et pâtisserie”, et 2 % dans une branche des “Épiceries et coopératives”. Le recours à l’intérim varie également beaucoup selon les métiers. Ainsi, un fort recours à l’intérim peut expliquer que des apprentis issus d’une branche de la “Métallurgie” s’insèrent moins souvent dans la même branche ou une branche proche. L’intensité du lien entre métier et branche peut aussi varier selon les professions : certains métiers “transverses” peuvent s’exercer dans de nombreuses branches. Un changement de branche ne signifie pas nécessairement l’exercice d’un métier différent de ceux auxquels l’apprenti a été formé.

Douze mois après la fin de l’apprentissage, une hausse du taux d’emploi qui passe par des changements de branche

Le taux d’emploi salarié privé des apprentis augmente au cours de la première année d’insertion professionnelle (+5 points par rapport à la situation à six mois), principalement via des emplois hors de la branche d’apprentissage ou de branches proches (graphique 2). 43 % des apprentis couverts par une convention collective de branche sont en emploi salarié privé dans la même branche ou dans une branche proche douze mois après la fin de leurs études (-1 point par rapport à la situation à six mois), tandis que 21 % sont en emploi salarié privé dans une autre branche (+5 points) et 8 % hors convention de branche (+1 point). Entre six et douze mois après la sortie d’études, la stabilité du taux d’emploi salarié privé dans la même branche ou une branche proche de celle de l’apprentissage dissimule une certaine mobilité professionnelle des anciens apprentis. Au cours de ces six mois, le taux d’emploi salarié privé chez le même employeur est en recul (-4 points), alors que celui chez un employeur différent augmente (+3 points). Dans le même temps, la progression de l’emploi dans d’autres branches (+5 points) est principalement portée par des apprentis qui n’avaient pas d’emploi salarié privé six mois après leur sortie d’études.

Graphique 2 | Différentiel des taux d'emploi salarié privé des apprentis, entre six et douze mois après leur sortie d'études, par branche pendant l'apprentissage

Un an après la fin de l’apprentissage, les différences d’emploi entre diplômés et non-diplômés de CAP, baccalauréat professionnel, BP et BTS, se réduisent légèrement par rapport à la situation à six mois (-3 points). Les taux d’emploi salarié privé dans la même branche ou les branches proches de celle de l’apprentissage et hors convention de branche sont quasi stables à six et douze mois après la sortie des études, pour les diplômés comme les non-diplômés. A contrario, le taux d’emploi salarié privé dans les autres branches augmente, et de façon un peu plus marquée pour les non-diplômés (de 17 % à 23 %) que pour les diplômés (de 16 % à 20 %).

Même si changer de branche ne signifie pas systématiquement changer de métier, l’insertion accrue dans ces autres branches, un an après la sortie d’études, pourrait traduire une difficulté à s’insérer dans les métiers préparés pendant l’apprentissage ou un souhait d’exercer une autre profession.

Les branches prises en compte pendant l’apprentissage et pour l’emploi après la sortie d’études correspondent aux conventions collectives de branche appliquées aux contrats de travail. Elles sont respectivement renseignées dans le formulaire Cerfa du contrat d’apprentissage et dans les Déclarations Sociales Nominatives.

Les regroupements de branche utilisés dans cette publication sont définis suivant les niveaux 1 et 3 de la nomenclature « Conventions regroupées pour l’information statistique (Cris) », qui comportent respectivement 25 et 137 postes. Sur la base de cette nomenclature, on considère que ne relèvent pas des conventions de branche :

  • Les secteurs sous statut, dans la fonction publique ou hors fonction publique
  • Les secteurs à convention d’entreprise exclusive
  • Les accords nationaux des intérimaires du travail temporaire et des VRP, soit des salariés régis par des accords qui couvrent suffisamment de domaines pour qu'on ne puisse les considérer comme hors couverture conventionnelle mais pas assez pour que l'on puisse parler de conventions collectives. Concernant les intérimaires, leur contrat de travail est rattaché aux accords nationaux des intérimaires et non pas à la convention collective de l’entreprise d’accueil.
  • Les entreprises hors couverture conventionnelle ou statutaire.

Deux branches sont dites proches si elles relèvent du même regroupement suivant le niveau 3 de la nomenclature Cris. Par exemple, les conventions collectives « Métallurgie Midi Pyrénées » et « Métallurgie Loire Atlantique » relèvent du même regroupement : « Métallurgie ».

Les employeurs sont ici identifiés par leur numéro Siren. On considère que l’apprenti est, après sa sortie d’études, chez le même employeur que pendant son apprentissage s’il est en emploi (salarié privé) dans une structure ayant le même numéro Siren. Tous les salariés d’un employeur ne sont pas nécessairement couverts par la même convention collective, qu’ils relèvent ou non du même établissement. Par ailleurs, les conventions collectives appliquées par un employeur peuvent changer au cours du temps, notamment lors d’une restructuration des branches professionnelles (dans ce dernier cas, cependant, les anciennes et nouvelles branches sont en général proches au sens défini précédemment), ou en cas de changement d’activité de l’employeur.