Si entre 2011 et 2021, le salaire net a augmenté en moyenne de 4,9 % dans le privé (0,4 % en moyenne par an, avec une forte hausse en 2020 puis une baisse en 2021), celui des fonctionnaires n’a augmenté que de 2,1 % en euros constants (0,2% en moyenne chaque année).
C’est ce que révèle l’Insee dans une note, publiée le 25 octobre, qui analyse en réalité à la fois le traitement des agents publics et les primes. Ainsi, le pouvoir d’achat des salaires a progressé deux fois plus vite dans le privé que dans le public. A noter que l’étude ne tient pas compte de la récente revalorisation du point d’indice.
Dans le détail, le salaire net annuel moyen est passé de 23 652 euros en 2011 à 32 256 euros en 2021 (+8 604 euros) dans la FPE. Dans la FPH, de 26 100 à 31 080 (+4 980 euros) et dans la FPT de 21 732 à 24 468 euros (+2 736 euros).
« Fort rebond » dans la FPH
C’est dans la fonction publique hospitalière que le salaire a progressé le plus fortement en 2020, grâce aux primes exceptionnelles versées durant la crise sanitaire (prime « covid-19 »), puis les revalorisations des accords du Ségur de la Santé. L’institut qualifie cette augmentation de « fort rebond ».
Au global, les plus « avantagés » sont les catégories C avec une hausse de 4,4 %, contre une baisse de 0,2 % pour les catégories B et de 1,1 % pour les catégories A sur 10 ans. C’est le fameux tassement des grilles indiciaires sur lequel alertent les syndicats de la fonction publique.
Le salaire des personnels médicaux a augmenté de 10,9 %. Quant aux non fonctionnaires (hors personnels médicaux), leur salaire a augmenté de 1,5 % et celui des personnels médicaux de 10,9 %.
Concernant l’écart de salaire entre femmes et hommes, il est de 14,5 % dans le privé en 2021 (incluant apprentis et stagiaires), et de 11,3% dans la fonction publique. Le fossé s’est donc réduit de 3 points en dix ans.
Perte actualisée du pouvoir d’achat
En réaction à cette étude, l’Unsa rappelle, sur son site, avoir formulé auprès de la DGAFP ces quatre priorités :
- « rouvrir le dossier des rémunérations pour l’année 2023 alors que l’inflation ne baisse toujours pas (4,9% sur un an et autour de 20% pour l’alimentation) et que la prime « pouvoir d’achat » n’est pas versée à de nombreux agents territoriaux.
- obtenir l’ouverture de négociations salariales pour 2024. « Cette année ne doit pas être une année blanche au prétexte de discussions structurelles engagées sur les carrières et rémunérations ».
- obtenir un dispositif qui permette une augmentation annuelle des rémunérations tenant compte de l’inflation.
- obtenir une révision des grilles de rémunération et de l’indemnitaire qui tienne compte des débuts de carrière mais aussi de l’allongement des durées de carrière lié au départ en retraite à 64 ans, et qui améliore les carrières et rémunérations des filières de métiers les plus féminisées ».
La CGT a de son côté actualisé le 23 octobre sur son site la perte de pouvoir d’achat à septembre 2023. Son constat : « Pour rattraper les pertes depuis 2010, le point d’indice devrait être à 5,60 € et non à 4,93. »
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