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Le sport à l’école cherche encore la bonne formule

Malgré un temps d’activité physique obligatoire plus élevé que celui de leurs voisins européens, les élèves français ont une pratique sportive régulière plutôt faible. La faute à la place de la discipline au sein de l’éducation nationale, mais aussi à un défaut de continuité entre école, associations sportives scolaires et clubs.

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Publié le 08 novembre 2023 à 06h00, modifié le 08 novembre 2023 à 14h56

Temps de Lecture 6 min.

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Emmanuel Macron, lors d’une visite au collège Daniel-Argote d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques), avec l’ancienne joueuse professionnelle de football Laure Boulleau, le 5 septembre 2023.

En France, 14 % du temps scolaire est consacré à l’éducation physique et sportive : c’est largement plus que dans les autres pays développés (autour de 7 % en moyenne). Pourtant, à l’âge de 11 ans, seulement 9 % des filles et 17 % des garçons pratiquaient, en 2018, l’activité physique recommandée (soixante minutes par jour) par l’Organisation mondiale de la santé, temps scolaire et extrascolaire confondus. Largement au-dessous de la moyenne européenne (19 % des filles, 26 % des garçons).

Alors que Paris s’apprête à accueillir les Jeux olympiques et paralympiques (JOP), ce paradoxe interpelle. Emmanuel Macron a déclaré la pratique du sport « grande cause nationale » pour l’année 2024, et voudrait que la France devienne une « nation sportive ». L’Etat compte clairement sur l’école pour porter cette ambition.

A la rentrée 2020, le programme « 30 minutes d’activité physique quotidienne » (APQ) a été lancé dans les écoles primaires, avant d’être généralisé en 2022. Une deuxième mesure est expérimentée dans 700 collèges depuis septembre (une petite centaine avaient déjà pris le pli en 2022), qui consiste à ajouter deux heures de sport par semaine, en plus du cours obligatoire d’éducation physique et sportive (EPS). L’objectif est de permettre aux élèves « décrocheurs » du sport de (re)découvrir une activité physique.

Au ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, on admet être confronté à des difficultés. Les enseignants des écoles primaires disent manquer de temps, de formation et d’idées pour réaliser les trente minutes d’APQ. La ministre des sports et des JOP, Amélie Oudéa-Castéra, assurait, début septembre, que seulement 10 % à 15 % des écoles n’ont pas mis en place la demi-heure, mais ce chiffre n’est pas confirmé par l’Union sportive de l’enseignement du premier degré, ni par les syndicats enseignants.

Dans les collèges concernés par les deux heures de sport supplémentaires, des difficultés d’un autre ordre se posent. Les établissements ont été invités à nouer des partenariats avec des clubs sportifs, mais, par définition, ces derniers accueillent des enfants qui ont poussé eux-mêmes, avec leurs parents, la porte du club. Raccrocher des non-sportifs est un tout autre travail, pour lequel les animateurs formés manquent à l’appel. Le ministère de l’éducation nationale admet ne pas parvenir, pour l’instant, à faire venir des élèves qui n’avaient pas déjà l’envie de pratiquer.

« Dans ces dispositifs, le pivot devrait être l’enseignant », argue Coralie Benech, secrétaire générale du SNEP-FSU, le syndicat des professeurs d’EPS. Pour la syndicaliste, ces initiatives entrent en concurrence avec l’EPS, qu’elle juge plus efficace pour « embarquer » tous les enfants. Le SNEP-FSU réclame, à rebours des projets gouvernementaux, une majoration du temps consacré à la discipline ; en particulier au collège, où les élèves n’ont que trois heures d’EPS par semaine, sauf en sixième où ils en ont quatre.

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