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Gabriel Attal veut lever le « tabou du redoublement », en dépit de son inefficacité prouvée par la recherche

Le ministre de l’éducation nationale a relancé, mercredi, le débat sur cette pratique qui n’est plus qu’exceptionnelle aujourd’hui. Il doit annoncer début décembre ses mesures pour « élever le niveau général » des élèves.

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Publié le 22 novembre 2023 à 18h45, modifié le 23 novembre 2023 à 07h13

Temps de Lecture 2 min.

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Le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, à l’Elysée, le 22 novembre 2023.

Gabriel Attal ravive une vieille antienne du débat éducatif français. Lors d’un atelier sur l’école organisé au congrès de l’Association des maires de France, mercredi 22 novembre, le ministre de l’éducation nationale a estimé qu’il fallait « revoir » la « question du tabou du redoublement », semblant ainsi anticiper les conclusions de la mission de huit semaines qu’il a lancée, début octobre, pour « élever le niveau général », baptisée « Exigence des savoirs ». « Un élève qui entre en 6e sans savoir lire ou compter, c’est quasiment de la maltraitance », a-t-il justifié, renvoyant ses décisions détaillées sur le sujet à début décembre.

Cette position n’est pas sans faire écho à celle de l’un de ses prédécesseurs, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. « Il y a quelque chose d’absurde à laisser passer de classe en classe des élèves accumulant les retards », expliquait-il en 2017.

Quatre ans plus tôt, sous la présidence de François Hollande, la gauche avait consacré dans la loi le caractère « exceptionnel » du redoublement. Un décret de 2014 l’avait ensuite limité aux seuls cas de « ruptures des apprentissages » – une longue absence pour maladie, par exemple – et aux situations dans lesquelles un élève n’obtiendrait pas l’orientation souhaitée en fin de 3e ou de 2de, si les parents en faisaient la demande.

Lire aussi l’entretien : Article réservé à nos abonnés Gabriel Attal : « Nous devons engager une bataille pour le niveau de notre école »

La décision se fondait sur un constat : au début des années 2010, la France affiche un taux de redoublement parmi les plus élevés des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques, bien que la proportion ait continuellement baissé depuis les années 1990. En 1993, près de la moitié des élèves de 3e avaient redoublé au moins une fois, contre 24 % en 2013. Le coût de cette politique est alors chiffré à 2 milliards d’euros par an.

Or toutes les études menées sur le sujet en France et à l’étranger pendant plusieurs décennies sont unanimes pour dire que le redoublement n’améliore pas les résultats des élèves dans la durée, et qu’il a un effet négatif sur l’estime de soi et sur les trajectoires scolaires.

« Une réponse simpliste et médiatique »

Les enquêtes du Programme international pour le suivi des acquis des élèves révèlent, en parallèle, que les pays dont le taux de redoublement est fort sont moins « performants » que ceux dont les élèves redoublent peu et qui privilégient des alternatives, notamment les dispositifs d’accompagnement des plus fragiles.

Par un nouveau décret toujours en vigueur, Jean-Michel Blanquer a redonné, en 2018, la possibilité à l’équipe pédagogique de décider d’un redoublement lorsque les difficultés d’apprentissage persistent en dépit des « dispositifs d’accompagnement pédagogiques mis en place ». Sauf cas exceptionnels, une décision de redoublement pour un élève ne peut être prise qu’une fois lors de sa scolarité en élémentaire, et une fois au collège.

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