Alors que le patron du Medef, Patrick Martin, et le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, affichent, ces derniers temps, leur volonté de travailler main dans la main et que démarre ce lundi la semaine «école-entreprise», la sociologue Fabienne Maillard, professeure à l’université Paris-8, alerte sur les limites des rapprochements entre ces deux univers. Pour la chercheuse, «c’est quand même mieux de passer par l’école» pour faire des écoliers des citoyens et individus autonomes.
Le gouvernement comme le Medef souhaitent qu’il y ait plus de liens entre l’école et l’entreprise, notamment en lycée professionnel. Est-ce nouveau ?
Les liens entre l’entreprise et l’enseignement professionnel sont historiques, ils datent de la création de l’enseignement professionnel. Les diplômes sont fabriqués avec les organisations patronales et syndicales – c’est la loi –, les entreprises sont forcément mobilisées pour l’accueil des stagiaires et les représentants des entreprises sont membres des jurys d’examens. Mais les dimensions sont aujourd’hui beaucoup plus grandes. Auparavant, la carte des formations n’était pas forcément faite avec le Medef ou avec les entreprises locales.
Bien sûr, il faut que les entreprises participent à la formation, mais si on veut émanciper les jeunes, en faire des citoyens et des individus autonomes, c’est quand même mieux de passer par l’école. Il faut des disciplines générales, or des heures d’enseignement général ont été enlevées [ave