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De Paris à Marseille, malaise à L’Atelier des artistes en exil

L’association, qui vient en aide aux créateurs chassés de leur pays et compte plus de 700 adhérents, traverse une crise interne, malgré son succès.

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Publié le 22 novembre 2023 à 14h30, modifié le 24 novembre 2023 à 09h31

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Portes ouvertes de l’Atelier des artistes en exil (aa-e), le 15 avril 2023.

Structure unique en son genre, L’Atelier des artistes en exil (aa-e) a ouvert ses portes en 2017, en offrant à la fois un espace de travail et un accompagnement social et juridique aux artistes victimes de guerre ou de discrimination, ayant fui leur pays et étant récemment arrivés en France. L’association, qui regroupe aujourd’hui sept cent vingt artistes adhérents de toutes disciplines (arts visuels, arts vivants, écriture…) de quarante-neuf nationalités différentes entre ses deux sites, Paris et Marseille, vit actuellement des conflits internes révélés par une série de prises de parole, cet automne, alors même que le festival pluridisciplinaire annuel de L’Atelier, Visions d’exil, grand moment de visibilité, bat son plein.

Les hostilités ont été rendues publiques le 11 octobre, avec une lettre diffusée sur les réseaux sociaux et signée par près d’une quarantaine d’artistes, dont la moitié anonymement, et par la plus connue des anciennes membres de l’aa-e, la peintre et performeuse afghane Kubra Khademi. Le texte dénonce des « comportements oppressifs », des « chantages émotionnels » et des « injustices » de la part de la direction. Les signataires y exigent « d’être informé(e)s et impliqué(e)s dans les décisions qui affectent [leur] espace commun » et dénoncent une « fétichisation » de leurs histoires personnelles, utilisées dans les thèmes d’exposition ou le contenu de pièces de théâtre par la direction. Les accusations vont plus loin, signalant un « manque de transparence dans la gestion » de L’Atelier : « L’association perçoit des bourses en notre nom, auxquelles nous avons difficilement accès. De plus, l’association prélève 20 % sur toutes nos ventes d’œuvres, même parfois sur les bourses. »

Dans la foulée, une autre lettre publique, signée par trente anciens membres de l’équipe (anciens salariés, stagiaires, services civiques et bénévoles, dont quatre anonymes), est venue exprimer sa solidarité avec les signataires. Pour rappel, L’Atelier a été créé par deux professionnels du théâtre, Judith Depaue et Ariel Cypel, un duo de direction qui n’aura pas survécu à ses divergences. Car la crise actuelle a aussi révélé le départ discret, sous clause de confidentialité, d’Ariel Cypel au printemps. Or, ce dernier est venu appuyer les attaques par une lettre, dans laquelle il parle de « dictature » à propos de Judith Depaule, plaidant à son tour pour un fonctionnement plus « démocratique » de l’aa-e.

Crise de croissance

En réaction, un communiqué, signé par cent quarante artistes adhérents, a opté pour l’apaisement, en proposant de nouvelles « réunions et discussions internes pour résoudre les problèmes et améliorer la situation », avant une réponse officielle publiée par L’Atelier des artistes en exil le 19 octobre. « En dehors de certains propos diffamatoires, nous entendons et comprenons certaines déceptions, frustrations et colères », peut-on lire dans cette mise au point. Evoquant la croissance sans précédent de l’aa-e, la lettre fait en effet le constat qu’« il est de plus en plus difficile d’accompagner toutes les personnes sur des projets d’évolution artistique personnels dans leur entièreté, lorsqu’une majorité fait face à une situation d’urgence ».

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