Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les difficultés des étudiants souffrant d’un trouble de l’attention : « Pourquoi j’ai cette impression de ne pas fonctionner comme les autres ? »

Le nombre de jeunes atteints d’un TDAH est en hausse dans l’enseignement supérieur. Une meilleure reconnaissance qui pourrait s’expliquer par la libération de la parole sur les troubles cognitifs et les effets de la loi de 2005 sur l’inclusion des élèves en situation de handicap.

Par 

Publié le 28 novembre 2023 à 06h00, modifié le 28 novembre 2023 à 15h26

Temps de Lecture 7 min.

Article réservé aux abonnés

« Mais qu’est-ce qu’elle est maladroite et tête en l’air ! » « Tu dois essayer de te concentrer maintenant ! » « Il parle trop, et trop vite ! » « On parie qu’elle sera encore en retard ? »… Thibaut, Louis-Charles, Camille ou encore Marleine se souviennent des mêmes petites phrases, dévalorisantes, entendues depuis l’enfance. Celles-ci sont remontées à la surface, lorsqu’ils ont appris sur le tard, durant leurs études supérieures, qu’ils souffraient sans doute depuis toujours de troubles de l’attention, ou TDAH (pour trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité).

Ce trouble du neurodéveloppement (TND), associant à des degrés divers des difficultés à gérer son attention, des symptômes d’hyperactivité et une impulsivité, toucherait environ 6 % des enfants et 3 % des adultes. Des chiffres rappelés à la mi-novembre à l’occasion de la présentation d’une nouvelle « stratégie nationale pour les troubles du neurodéveloppement » censée améliorer le diagnostic et l’accompagnement des personnes concernées. Mais aussi favoriser leur accès à l’enseignement supérieur.

« Lorsque le diagnostic TDAH tombe, on se refait en général tout le film de sa vie, commente, Thibaut (qui a souhaité garder l’anonymat), 33 ans, aujourd’hui médecin de santé publique. L’élève “toujours dans la lune” et “distrait” dans les bulletins scolaires, avec cependant des résultats convenables. Et puis les difficultés qui explosent au moment des études supérieures lorsqu’il faut rester concentré en cours, emmagasiner beaucoup de connaissances nouvelles, organiser ses révisions, etc. »

Ces galères sont restées pendant longtemps incompréhensibles pour lui, et sources de souffrances : « Pourquoi j’ai cette impression de ne pas fonctionner comme les autres ? » En quatrième année de médecine, lors d’un stage en psychiatrie, une collègue médecin, attentive à son comportement, lui conseille de voir un spécialiste et de faire les tests TDAH… Le résultat positif lui permet de « comprendre enfin ce qui n’allait pas chez [lui] ». Mais aussi d’avoir accès à un traitement médicamenteux pour mieux gérer son attention et ses émotions pour la fin de ses études et le début de sa vie professionnelle.

Trouble émergent depuis trois ans

Alors que la loi de février 2005 (dite « pour l’égalité des droits et des chances ») a ouvert la voie à l’inclusion des enfants en situation de handicap à l’école, ces derniers poussent les portes de l’enseignement supérieur depuis une petite dizaine d’années. Du moins ceux ayant réussi à contourner les difficultés scolaires qui se sont dressées sur leur route au collège et au lycée.

Il vous reste 76.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.