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A Montréal non plus, être une femme dans la tech, c’est pas si facile

Dans ce hub québécois de la recherche en intelligence artificielle, seuls 22 % des postes du secteur sont occupés par des femmes. Et davantage dans les ressources humaines que parmi les développeurs… Les stéréotypes de genre sont un frein majeur au recrutement. Pourtant, les modèles de réussite au féminin existent.

Par  (Montréal, correspondante)

Publié le 09 octobre 2023 à 12h00, modifié le 22 novembre 2023 à 12h34

Temps de Lecture 5 min.

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« Prenons le pouvoir ! » Invitée en mars, à Montréal, à une discussion sur la place des femmes dans les domaines des sciences, des technologies et de l’intelligence artificielle (IA), Marie-José Montpetit, docteure en génie électrique et informatique, lançait ce cri de guerre à l’intention de toutes ses consœurs. Et défendait l’idée que « les métiers de l’innovation sont fascinants, car c’est là que nous avons le pouvoir de changer le monde ».

A écouter cette sexagénaire québécoise à l’éclatante réussite professionnelle – elle a travaillé pendant vingt ans au sein du prestigieux Laboratoire des sciences informatiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), à Boston –, « il n’y a plus qu’à ». D’ailleurs, les femmes ont déjà commencé à attaquer cette place forte qu’est le monde de la haute technologie, puissant secteur d’activité dans la métropole québécoise. Le MILA, l’institut québécois d’intelligence artificielle, s’y est installé en 2017 avec, à sa tête, le charismatique directeur Yoshua Bengio. Il en résulte l’une des plus grandes concentrations de chercheurs universitaires en apprentissage profond au monde.

Une trentaine de géants technologiques, tels Meta, Google, Ericsson ou Microsoft, ont aussi établi à Montréal leur centre de recherche, et des centaines de start-up sont venues compléter cet écosystème. En 2022, ce secteur du high-tech, des jeux vidéo à l’IA, représentait près de 263 000 emplois à travers le Québec, largement concentrés dans la Ville aux mille lumières. Les femmes y occupaient 22 % des postes.

C’est peu. C’est pourtant mieux qu’en France, où, parmi les 25 % d’étudiantes qui ont choisi de passer un diplôme dans le domaine du numérique, seules 13 % décident d’en faire leur métier. C’est mieux également qu’il y a vingt ans au Québec, pourrait-on se réjouir.

Le gouvernement québécois, les universités et les grandes écoles de la province, comme les nombreuses associations investies dans la promotion des femmes dans ce secteur économique porteur, multiplient les initiatives : d’un côté, pour attirer les jeunes femmes vers ces filières scientifiques – des bourses et des cours de codage informatique leur sont spécifiquement destinés –, de l’autre, pour encourager ensuite les entreprises à les recruter.

Pas le physique de l’emploi

Pourtant, même celles parvenues aux plus hauts postes de responsabilité dans ce secteur en conviennent : certains clichés ont la vie dure. L’image du geek, capuche sur la tête, en train de coder dans son sous-sol avant de devenir Mark Zuckerberg (fondateur de Meta, ex-Facebook), Elon Musk (X) ou Steve Jobs (Apple), véhiculée par toute la production cinématographique depuis le début des années 2000, est si profondément ancrée dans l’univers mental de chacun qu’il reste difficile pour une femme de s’imaginer dans ce monde d’hommes, de s’y faufiler ensuite, d’y rester enfin.

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