Centrale Nantes prépare les futurs ingénieurs aux enjeux de la transition écologique

Clément Rocher Publié le
Centrale Nantes prépare les futurs ingénieurs aux enjeux de la transition écologique
Centrale Nantes renforce son engagement en faveur du développement durable // ©  Fournie par l'établissement
Centrale Nantes met l'accent sur son engagement en faveur du développement durable et de la transition énergétique. Elle fait notamment évoluer sa première année pour placer les enjeux environnementaux au cœur de la formation.

Après la création de la direction du développement durable en 2020, la signature de l’Accord de Grenoble en 2021, l'école Centrale de Nantes poursuit son engagement en faveur du développement durable au niveau de la formation et de la recherche.

Les enjeux du développement durable dans tous les enseignements

Centrale Nantes renforce son engagement en faveur du développement durable dans la formation, annonce l'école d'ingénieurs lors d'une conférence de presse, le 16 novembre.

La première année du cycle ingénieur sera repensée pour mieux former les étudiants aux enjeux de la transition écologique et sociale. Une enquête avait été menée pour connaître les attentes des étudiants, diplômés, partenaires, ainsi que la direction développement durable de l’établissement.

À partir de la rentrée 2024, les enjeux du développement durable seront intégrés dans tous les cours, soit l’équivalent de 14 cours de 32 heures d’enseignements scientifiques. C’était notamment une recommandation du rapport Jouzel remis à la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau.

Par exemple, les étudiants vont étudier l’impact environnemental du numérique dans les cours d’informatique et d’éthique. De plus, tous les élèves-ingénieurs seront formés à la réalisation d’un bilan carbone et/ou à l’analyse d’un cycle de vie (ACV) en entreprise, soit deux cours de 32 heures d’enseignements spécifiques.

Depuis 2022, de nouvelles options avaient fait leur apparition dans la formation d’ingénieur généraliste de l'école, comme les énergies renouvelables, le contrôle et gestion de l’énergie électrique, et l’option projet low-tech. De plus, près de 470 élèves-ingénieurs par an sont sensibilisés par le biais d’ateliers type fresque du climat.

La recherche orientée vers les enjeux de transition énergétique

Cette volonté de Centrale Nantes est également portée au niveau de la recherche. Aujourd'hui, environ un tiers de la production de recherche est réalisé sur des sujets de transition énergétique, aussi bien dans la décarbonation du transport maritime, l’hydrogène que les matériaux bas carbone.

Dix-huit millions d’euros sont consacrés à des projets de recherche en génie océanique et naval en cours, dont cinq millions de projets européens.

Un cursus plus international, plus ouvert

Centrale Nantes met en place d’autres évolutions au sein de son cursus, à commencer par la mise en place de cours en anglais dès la première année pour les étudiants français et internationaux. "Cela peut concerner une partie de nos étudiants français qui souhaitent commencer leur carrière à l'international après leurs études, ce qui est le cas de 20% de nos diplômés", affirme Jean-Baptiste Avrillier, directeur de Centrale Nantes.

L’école d’ingénieurs crée également trois parcours spécifiques dédiés à la recherche, à l’entrepreneuriat et à l’engagement associatif. Le cursus sera adapté en première et deuxième années, complété par des options en lien avec l’entrepreneuriat ou le développement d’un projet personnel en troisième année.

Enfin, un projet interdisciplinaire d'une semaine sera organisé entre les deux premiers semestres, sur la base d’une formation renforcée à l’ingénierie de projets.

Bachelor, double diplôme, de nouvelles offres de formations

Centrale Nantes a également lancé un bachelor of Science in Engineering, en anglais, à la rentrée 2023. Cette formation post-bac en sciences et ingénierie vise principalement à accueillir des étudiants internationaux, mais une dizaine de places seront accessibles sur Parcoursup pour les étudiants français, à la rentrée 2024.

Pour cette formation coûtant 9.800 euros par an, l’école réfléchit à la mise en place d’une tarification progressive basée sur le quotient familial, un système similaire à ce que peuvent proposer certains IEP. "Nous serons la seule école d’ingénieurs à proposer une contribution au coût de la formation qui sera progressive. Il ne faut pas que les tarifs soient un obstacle. La formation sera gratuite pour les étudiants boursiers", explique Jean-Baptiste Avrillier.

Enfin, un double diplôme est créé avec Sciences po Rennes pour former des profils hybrides entre les sciences de l’ingénierie et les sciences politiques. Ce programme permet aux élèves de l'école d’effectuer les deux premières années de la formation ingénieur de Centrale Nantes, puis la quatrième et cinquième années de Sciences po Rennes (master 1 et 2).

Clément Rocher | Publié le