«Coucou ChatGPT, ça va ?» Le 30 novembre 2022, pour la première fois, le robot conversationnel («chatbot») de la société californienne OpenAI se confronte en direct aux mots de l’humanité. Les mois précédents, l’intelligence artificielle a été préparée. Imbibée de romans, d’essais et de blogs, la machine a été paramétrée pour imiter au mieux les internautes curieux de l’éprouver. Une année plus tard, la bête a grandi.
De l’élève réclamant des bouts de dissertation au développeur partageant son code, chacune de ses interactions avec 100 millions de personnes chaque semaine l’a nourrie. Tant et si bien qu’à l’occasion de cette première bougie, une question s’impose : entre les enthousiastes la décrivant à ses prémices comme une révolution et les horrifiés prédisant un «moment Oppenheimer», qui avait raison ?
Suppression d’emplois, désinformation, armes autonomes… Les craintes du deuxième camp ont ces derniers temps été renforcées par les discordes de ceux supposés tenir ChatGPT en laisse. Et par le retour chaotique de Sam Altman en tant que PDG,