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Plein-emploi : le gouvernement à la recherche de pistes de réformes

Elisabeth Borne réunit ses principaux ministres concernés alors que le taux de chômage remonte légèrement. Très en verve, Bruno Le Maire avance de nouvelles pistes, pour les jeunes notamment.

Le taux de chômage est légèrement remonté au troisième trimestre, à 7,4 % de la population active.
Le taux de chômage est légèrement remonté au troisième trimestre, à 7,4 % de la population active. (Romuald Meigneux/SIPA)

Par Alain Ruello

Publié le 3 déc. 2023 à 16:08Mis à jour le 3 déc. 2023 à 18:07

Officiellement, il ne s'agit que d'une réunion de travail. Elle prend pourtant une allure de mini-mobilisation alors que le taux de chômage frémit dans le mauvais sens. Elisabeth Borne réunit ce lundi après-midi ses principaux ministres concernés pour étudier des aménagements, voire de nouvelles réformes, du marché du travail à même de sécuriser ce qui reste l'objectif cardinal du quinquennat : atteindre le plein-emploi d'ici à 2027.

« Nous nous battons pour le plein-emploi et évidemment, on ne va rien lâcher », confie aux « Echos » la Première ministre, bien décidée à ne pas attendre mi-mars et la fin, normalement, de la négociation des partenaires sociaux sur le maintien en emploi des seniors pour agir dans les champs qui relèvent de l'Etat.

Ruptures conventionnelles dans le viseur

Charge donc aux ministres du Travail, Olivier Dussopt, de l'Economie, Bruno Le Maire, de l'Enseignement et de la Formation professionnels, Carole Grandjean, et des PME, Olivia Grégoire, de venir chargés d'idées. Thomas Cazeneuve, grand maître des Comptes publics, sera également présent pour s'assurer que la facture ne dérape pas. A moins qu'elle soit compensée par des économies ailleurs.

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Ajustements du Code du travail, nouveau plan de mobilisation pour réduire les difficultés de recrutement, voire nouvelle réforme d'ampleur… le tour d'horizon semble large. A ce stade, la seule piste confirmée à Matignon porte sur la rupture conventionnelle soupçonnée, parce qu'elle donne droit à indemnisation par Pôle emploi, de favoriser la bougeotte des salariés d'un employeur à l'autre.

Décidé à occuper le devant de la scène, Bruno Le Maire a déjà dévoilé une partie de ce qu'il juge opportun de faire, promettant un « plan global » et consultant tous azimuts pour cela. Cela passe notamment par l'instauration d'un nouveau droit à temps partiel pour tous les salariés en fin de carrière, et ainsi « éviter des sorties trop brutales de l'emploi ». Il faut mettre fin à « l'hypocrisie du système social qui dégage les plus de 55 ans pour faire de la place aux jeunes », plaide-t-il.

Différent de la retraite progressive, ce nouveau droit pourrait prendre la forme d'un contrat de travail à, par exemple, quatre cinquièmes (80 % du temps), tout en étant payé 90 % de son salaire et en cotisant à 100 % pour la retraite. L'idée à tout pour plaire à la CFDT, et elle a des chances de se retrouver dans le champ de la négociation sur les seniors entre syndicats et patronat.

Le Maire très en verve

Décidément très en verve, le ministre de l'Economie a remis une pièce dans la machine ce dimanche à l'occasion d'une interview au « Parisien ». La cible ? Les jeunes cette fois-ci. Il faut, a-t-il déclaré, « nous attaquer en priorité absolue aux centaines de milliers d'emplois non pourvus dans les secteurs en tension. Les chaudronniers, couvreurs, soudeurs, les métiers de bouche, la restauration, l'hôtellerie… Nous pourrions par exemple valoriser le compte personnel de formation d'un jeune qui s'engagerait dans l'un de ces secteurs. »

Abonder le compte personnel de formation (CPF) pour couvrir la totalité du coût de la formation, c'est possible depuis la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018. Quel que soit le contributeur, Etat, régions, entreprises… Et quel que soit l'âge du titulaire du compte. Sauf que cette disposition reste confidentielle. Peut-être Bruno Le Maire a-t-il en tête d'y consacrer un budget spécifique et de le faire savoir grâce à une campagne de communication massive ?

Autre mesure portée au débat public sans attendre de la présenter à Elisabeth Borne ce lundi : la réduction du délai de recours d'un salarié contre son employeur en cas de licenciement, actuellement de douze mois. « Il est important que les salariés puissent être protégés, mais ce délai est trop long. Dans tous les autres pays développés, c'est deux mois. Cela me semble un bon délai », a ajouté Bruno Le Maire. Sans préciser toutefois le pourcentage de recours devant les Prud'hommes qui ont lieu au-delà de deux mois.

Alain Ruello

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