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En France, une réindustrialisation encore fragile, malgré une politique volontariste

Un déficit commercial élevé, des ouvertures d’usines qui ne compensent pas les fermetures, une part d’emplois industriels encore peu importante… Plusieurs signaux d’alerte entachent la dynamique industrielle de ces dernières années, alors que s’ouvre, à partir de lundi, la « semaine de l’industrie » dans le pays.

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Publié le 27 novembre 2023 à 06h00, modifié le 06 décembre 2023 à 17h38

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Emmanuel Macron lors de sa visite de l’usine du laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk, à Chartres, le 23 novembre 2023.

Le mercredi 8 novembre 2023 au matin, devant l’auditoire encore mal réveillé des Assises de l’industrie, événement organisé à Paris par le mensuel L’Usine nouvelle, Bruno Le Maire s’enflamme : « Notre objectif est que l’industrie représente 15 % du PIB [produit intérieur brut] ! » Cependant, le ministre de l’économie et des finances oublie de préciser à quelle échéance le gouvernement veut atteindre ce chiffre. Une prudence bienvenue, tant le bond envisagé est vertigineux.

En 1970, l’industrie représentait 20 % de la richesse nationale ; en 2022, sa part n’était plus que de… 9,5 %, selon les mesures de l’Insee. Une dégringolade symbolique du mouvement de désindustrialisation qui a frappé la France pendant plus d’un demi-siècle, avec près de 2,5 millions d’emplois détruits.

Le gouvernement espère reléguer aux oubliettes ce traumatisme national, étalé sur plusieurs décennies. Dans la foulée de la crise due au Covid-19, qui a révélé les pénuries nationales dans de nombreux secteurs stratégiques, l’exécutif a mis en place, en 2020, une nouvelle politique industrielle plus volontariste. Et il n’a de cesse d’en vanter le bilan.

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Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en 2017, environ 120 000 emplois industriels ont été créés et 314 usines sont sorties de terre, d’après le gouvernement. Il y voit le résultat de sa politique économique et sociale menée depuis six ans : réforme du marché du travail, baisse de la fiscalité, notamment des impôts sur les sociétés et des impôts de production, et discours probusiness en direction des investisseurs étrangers, reçus en grande pompe chaque année au château de Versailles dans le cadre de l’opération Choose France.

« On est en train de mener une bataille essentielle pour le pays, c’est celle du plein-emploi et de la réindustrialisation. On a fait de nombreuses réformes et on a rattrapé notre retard », s’est félicité le chef de l’Etat, jeudi 23 novembre, de Chartres, où le laboratoire danois Novo Nordisk a annoncé un investissement de 2,1 milliards d’euros dans son site de production d’antidiabétiques.

« Le coût de la main-d’œuvre reste élevé »

Sauf que des nuages continuent de s’amonceler à l’horizon. Le déficit commercial de la France est toujours très élevé, à 54 milliards d’euros au premier semestre 2023, signe d’une santé industrielle toujours précaire. Dans l’Union européenne, l’Hexagone est seulement le 22e pays sur 27 concernant la part des emplois industriels. Les nouveaux représentent moins de 10 % du total des emplois créés depuis 2017 (environ 1,3 million), et près de 60 000 sont toujours vacants, alors que l’activité ralentit et que le taux de chômage est remonté de 7,2 % à 7,4 % des actifs au troisième trimestre, selon l’Insee.

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