Les résultats de l’édition 2022 du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), étaient connus depuis quelques minutes à peine lorsque Gabriel Attal a levé le voile, dans une lettre adressée aux enseignants mardi 5 décembre, sur le « choc des savoirs » qu’il promet depuis des mois. Le ministre de l’éducation nationale, qui avait mandaté une mission de huit semaines, dite « exigence des savoirs », pour préparer ses mesures a ainsi présenté une réforme d’ampleur du système éducatif français centré sur un objectif, érigé en « urgence nationale » : le niveau des élèves.
« Nous avons décidé d’ouvrir une nouvelle page pour notre école », a lancé le ministre lors d’une conférence de presse, dans un discours dessinant la philosophie de son action. « Nous devons être plus exigeant », a-t-il martelé « assumant » de « dire la vérité » et d’en « demander plus à nos élèves ». Nouveaux programmes en primaire, labellisation des manuels scolaires, groupes de niveaux au collège, nouveau brevet, accès conditionné au lycée… « L’électrochoc » promis par le le locataire de la rue de Grenelle se décline à tous les niveaux de scolarité.
Redonner le dernier mot aux enseignants en matière de redoublement
Gabriel Attal assure vouloir « restaurer l’autorité de l’expertise pédagogique » des enseignants. Le ministre de l’éducation s’engage à prendre un décret « dès le premier trimestre 2024 » qui « rendra à l’équipe pédagogique – et non plus aux familles – le dernier mot s’agissant du redoublement de l’élève ». Les enseignants pourront par ailleurs désormais « recommander voire prescrire » à leurs élèves des stages de réussite durant les vacances scolaires, conditionnant leur passage dans la classe supérieure.
Gabriel Attal assume ce retour au redoublement, en particulier du CP au CM2 : « mieux vaut réussir sa scolarité élémentaire en six ans plutôt que demeurer en difficulté après cinq années ». 4,5% des élèves redoublent à l’école primaire aujourd’hui contre un tiers des écoliers dans les années 1980. Le coût et l’inefficacité d’un redoublement réalisé dans les mêmes conditions avaient conduit Vincent Peillon à inscrire son caractère « exceptionnel » dans la loi de 2013.
De nouveaux programmes en primaire et une labellisation des manuels
Le ministre souhaite revoir l’ensemble du socle commun, et aller vite. De nouveaux programmes s’appliqueront à l’école primaire pour les classes de la maternelle au CE2 dès septembre 2024, puis à la rentrée 2025 en CM1 et CM2. L’objectif : « la simplification et la clarification ». Alors que l’acquisition des compétences dans les programmes fonctionne aujourd’hui sur des cycles de trois ans, des « objectifs annuels » voire « semi annuels » figureront dans les nouvelles moutures, ainsi que « le choix clair de la pédagogie explicite ». Des repères de culture générale seront également édictés.
Il vous reste 63.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.