«En salle des profs, on a la gueule de bois», résume Alexis, prof de français dans un collège de la banlieue parisienne, depuis les annonces du ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, pour «relever le niveau» des élèves. Une mesure est unanimement rejetée par Alexis et ses collègues, celle sur les groupes de niveau en français et en maths. Elles concerneront les sixièmes et les cinquièmes dès la rentrée prochaine, puis, l’année suivante, les quatrièmes et les troisièmes. Dans ces matières, il n’y aura donc plus de classes, seulement des groupes. «Ce sera la catastrophe, anticipe Alexis. Quand on est catalogué à 11 ans comme étant en difficulté, on a beaucoup de mal à se départir de cette étiquette. On s’enferme dans cette représentation de nous-même, dans une sorte de fatalisme en se disant qu’on ne vaut pas mieux.» C’est ce qu’il observe déjà dans les classes de sixièmes réparties par niveau, depuis septembre, lors de l’heure hebdomadaire obligatoire de soutien (pour les élèves en difficulté) et d’approfondissement (pour les autres) en mathématiques ou en français : «On se rend compte que ce n’est pas forcément une réussite. Ceux en difficulté ne passent pas un bon moment parce qu’ils ont besoin d’être tirés vers le haut, pas d’
Education
Faut-il faire des groupes de niveau au collège ? Ce qu’en pensent les profs
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Gabriel Attal en conférence de presse au collège Charles-Péguy, 5 décembre. (Arthur N. Orchard/Hans Lucas. AFP)
par Cécile Bourgneuf
publié le 7 décembre 2023 à 18h10
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