Création d’un Conseil présidentiel de la science, montée en puissance rapide des organismes de recherche en tant qu’agences de programmes, lancement d’un « acte II de l’autonomie des universités »… Face à un aréopage de plus de 300 chercheurs et responsables scientifiques français, réunis jeudi 7 décembre à l’Elysée, Emmanuel Macron a présenté sa « vision pour l’avenir de la recherche française ». La veille, il échangeait avec une dizaine de start-up à propos des futurs petits lanceurs spatiaux et des petits réacteurs nucléaires. Lundi 11 décembre, il sera à Toulouse pour rencontrer des bénéficiaires des financements France 2030, au terme de cette séquence consacrée à la recherche et à l’innovation.
La science et la recherche, qui permettent de « bâtir la croissance », a-t-il rappelé jeudi, constituent « un enjeu essentiel de souveraineté ». Il a rappelé l’« étrange défaite » qu’a constitué l’absence de vaccin français pendant la crise du Covid-19, et évoqué la « compétition géopolitique » autour des technologies quantiques et de l’intelligence artificielle.
Après s’être réjoui d’une année faste pour la science française avec le prix Nobel de physique attribué à Pierre Agostini et Anne L’Huillier, Emmanuel Macron a souhaité partager un « bilan rapide et lucide ». Il a souligné un lien toujours « dégradé » entre recherche et innovation, le fait que le secteur souffre encore des conséquences d’un « sous-investissement chronique », qui a conduit le pays du sixième au neuvième rang mondial entre 2009 et 2021, sur les indicateurs de production scientifique.
Faiblesse de l’investissement privé
Il a aussi rappelé les mesures engagées depuis son premier mandat, notamment la loi de programmation de la recherche de 2020, qui représente un investissement supplémentaire de 25 milliards d’euros sur dix ans. L’effort de recherche publique place la France, en pourcentage du produit intérieur brut, au niveau des Etats-Unis ou du Royaume-Uni, mais toujours derrière l’Allemagne, a-t-il convenu, sans évoquer d’investissement supplémentaire. Il a en revanche insisté sur le fait que « le cœur de la différence » reste la faiblesse de l’investissement privé en recherche et développement. Il a enfin fustigé la bureaucratie, « vraiment un gaspillage de temps de recherche et d’argent public ».
Face à ces constats, Emmanuel Macron a d’abord annoncé la création d’un Conseil présidentiel de la science. Constitué de douze membres de la communauté scientifique venus de différents horizons, il se réunira « au moins une fois par trimestre » pour discuter avec lui, l’« alerter sur des dysfonctionnements » ou pointer des thématiques et projets nouveaux.
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