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L’attrait croissant pour l’intérim chez les infirmiers, un phénomène qui inquiète les hôpitaux

Pour combler les postes vacants, de nombreux établissements de santé sont contraints à recourir à des professionnels qui privilégient ce mode d’exercice qui leur donne plus de liberté. Une proposition de loi veut l’interdire en début de carrière.

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Publié le 07 décembre 2023 à 05h00, modifié le 07 décembre 2023 à 22h44

Temps de Lecture 5 min.

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Une infimière dans une salle d’opération de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, le 26 septembre 2023.

A l’hôpital, le cercle vicieux de l’intérim ne se limite pas au monde des médecins. Dans les rangs infirmiers aussi, ce mode d’exercice, prévu pour des remplacements ponctuels de courte durée, s’est développé ces dernières années à mesure que les postes vacants se sont multipliés, en particulier en Ile-de-France. Avec une même difficulté, dans des établissements qui souffrent cruellement du manque de soignants : ce mode d’exercice un peu mieux rémunéré, avec une grande liberté de planning, vient désormais concurrencer le recrutement classique. Et participe, en prenant de l’ampleur, à la désorganisation des services.

L’article 7 de la proposition de loi sur l’accès aux soins portée par le député (Horizons) de Seine-et-Marne Frédéric Valletoux, soutenue par le gouvernement, veut endiguer cette tendance en visant les jeunes professionnels. Le texte, adopté en commission mixte paritaire, jeudi 7 décembre, prévoit d’interdire l’intérim en début de carrière aux jeunes médecins, infirmiers et aides-soignants.

La durée de cette interdiction doit être précisée par décret – trois à quatre ans étaient initialement envisagés. « L’intérim doit redevenir un phénomène à la marge, il ne doit pas être un modèle de carrière, défend Frédéric Valletoux. Il faut envoyer ce signal parce qu’aujourd’hui, nous avons des jeunes qui commencent par l’intérim et poursuivent leur carrière comme ça. »

Sur ce phénomène, comme sur l’intérim médical, il n’existe pas de données détaillées. Selon une note de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) datant de septembre, le recours des hôpitaux à ce mode d’emploi temporaire reste « faible » par rapport à d’autres secteurs de l’économie, mais il est « en nette hausse » : ces six dernières années, le taux de recours est passé de 0,2 % à 0,4 %. Cela s’explique en grande partie par l’intérim infirmier, dont la progression est marquée depuis 2021. Entre début 2017 et début 2023, la part des intérimaires dans l’emploi d’infirmiers croît de 0,6 % à 1,5 % dans les hôpitaux privés et de 0,1 % à 0,7 % dans les hôpitaux publics.

Enjeu de « regarnir les effectifs »

L’Ile-de-France fait partie des régions les plus concernées, d’après les acteurs de la santé. A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’intérim représente environ 1 000 postes (équivalents temps plein), toutes qualifications confondues et principalement dans les rangs paramédicaux, selon la direction du groupe de trente-huit hôpitaux ; et un budget de 90 millions d’euros en 2022, soit 20 millions de plus qu’il y a deux ans.

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