Annonces de Gabriel Attal sur l’éducation : clap de fin pour le collège unique
Analyse En instituant des groupes de niveau de la sixième à la troisième, le ministre de l’Education entend séduire les classes moyennes, mais risque de creuser encore les inégalités.
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Les habitués de la rue de Grenelle nous avaient prévenus : Gabriel Attal, d’un abord très agréable, aime le débat et s’y épanouit. Cela se confirme. Après un entretien à bâtons rompus, parfois un brin tendu mais toujours courtois, on se retrouve avec une idée claire de la politique éducative qu’il entend poursuivre, beaucoup plus risque-tout qu’on ne l’imaginait. Pendant deux heures, le jeune ministre nous a détaillé comment il allait instituer des groupes de niveau de la sixième à la troisième, brisant le totem du collège unique. Ce modèle, et son idéal de coopération entre adolescents, ne serait-il plus, à ses yeux, qu’une tartufferie post-soixante-huitarde à mettre au rebut ? Gabriel Attal semble en tout cas surpris quand nous l’interrogeons sur le risque politique qu’une telle décision suppose. Une fois le micro coupé, il abandonne son paquet de fiches densément annotées et nous lance curieusement : « Et vous alors, qu’est-ce que vous en pensez ? » sur un ton qui ne permet pas de se dérober.
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Que lui avons-nous répondu ? Que, sur le constat, il a très certainement raison. Le collège unique à la française faillit à sa mission et les professeurs sur le terrain disent tous à peu près la même chose : leur impuissance face aux décrocheurs, leur culpabilité de ne pas pouvoir faire plus pour les bons élèves, leur frustration de devoir souvent produire un cours moyen pour un élève moyen, qui existe de moins en moins.
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