C’est connu, Emmanuel Macron aime quand ça va « plus vite, plus fort ». Tout particulièrement en matière économique et industrielle. Le président de la République l’a rappelé en ces mots, lundi 11 décembre, en Haute-Garonne, où il est venu fêter les 2 ans du plan d’investissement France 2030. Mais le chef de l’Etat s’est livré à un satisfecit mesuré, sous l’ombre des énormes réacteurs de l’A350-900, installé dans l’immense hangar du site industriel d’Airbus, à Blagnac, près de Toulouse.
Certes, il s’est félicité qu’en deux ans seulement le plan, mis en place à la sortie de la crise sanitaire, ait assuré le financement de 3 200 projets industriels, et que ses 54 milliards d’euros de capacité permettent d’« investir massivement dans l’innovation technologique ». Certes, le pays a réussi à réveiller son industrie après quatre décennies de désindustrialisation, avec l’installation de gigafactories (usines géantes) dans l’automobile pour fabriquer des batteries électriques, ou dans l’électrolyse. Mais Emmanuel Macron prévient : pas question de crier victoire pour autant.
La France et l’Union européenne (UE) doivent affronter les concurrences chinoise – au programme largement subventionné par l’Etat – et américaine où l’Inflation Reduction Act, décidé par l’administration Biden en 2022, met sur la table 370 milliards de dollars (345 milliards d’euros) sur dix ans pour financer les technologies d’avenir. « Notre stratégie est la plus efficace au niveau européen, nous ne sommes pas en train de rater, a affirmé le président de la République, mais on n’est pas du tout arrivé non plus, car ça va beaucoup plus vite ailleurs, en Chine et aux Etats-Unis ! »
Investir dans l’intelligence artificielle
Ordre est donc donné de « continuer à accélérer ». Comment ? Lors de son discours d’une heure, Emmanuel Macron a promis, pêle-mêle, d’« encore réduire [les] délais » administratifs pour permettre à des industriels de s’installer en France ; de continuer à investir dans l’atome en développant la recherche dans la « fusion nucléaire et les aimants supraconducteurs » en plus des centrales EPR et des miniréacteurs SMR.
Il s’est également engagé à financer une « filière hydrogène française » et à permettre le captage et le stockage du carbone dans un « cadre sérieux, limité et pertinent » avec pour objectif « jusqu’à 10 % des émissions de CO2 [capturées] à horizon 2030 ». Enfin, il veut continuer à sécuriser l’accès de la France aux métaux rares (lithium, cobalt, nickel…), indispensables à la transition industrielle, mais largement détenus par la Chine, et à investir dans l’intelligence artificielle (IA), alors que la start-up française Mistral IA vient de réaliser une levée de fonds de 385 millions d’euros.
Il vous reste 60.82% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.