Bachelors en trois ou quatre ans, écoles de commerce post-prépa, formations en cinq ans, masters universitaires, Sciences Po… S’orienter dans l’enseignement supérieur, en particulier lorsqu’on se destine aux métiers du management, n’a jamais été aussi compliqué. A quelques jours de l’ouverture de Parcoursup, le classement 2024 de Challenges des écoles de commerce a justement été conçu pour éclairer les familles parmi cette offre surabondante. Il classe non seulement les différents programmes d’écoles de commerce, mais aussi les formations plus généralistes des Instituts d’études politiques (IEP) et présente les masters universitaires les plus cotés.
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Comment on y entre ? Quels sont leurs atouts ? Comment faire son choix ? Pour quels débouchés professionnels ? Outre les nombreux critères qui figurent dans les tableaux, la rédaction a recueilli le témoignage de nombreux étudiants et d’anciens diplômés, questionné la direction des écoles et sondé les recruteurs.
Des mouvements dans le Top-5
Il en ressort un palmarès riche en enseignements avec quelques bouleversements, notamment du côté des écoles post-prépa. Car si HEC demeure, cette année encore, indétrônable, l’Essec repasse devant l’ESCP. C’est sa puissance qui fait la différence notamment, avec un budget plus important et une meilleure sélectivité que sa rivale parisienne. De même, après avoir été un temps doublée par l’Edhec, l’emlyon remonte à la quatrième position de notre palmarès, marquant des points sur l’international et les critères RSE.
Certains lecteurs s’étonneront sans doute de la chute de Skema dans notre classement international à la 15e place (elle était 7e en 2022). La raison ? L’école, qui a fait de l’ouverture internationale l’un des socles de son succès avec ses 9 campus, n’a pas été classée cette année dans le palmarès du Financial Times des meilleurs masters en management. Or, le rang du FT est un critère classant surpondéré dans notre classement.
Cette année, on notera aussi la poussée toujours plus marquée des écoles fusionnées, en particulier celle de Kedge BS (Bordeaux et Marseille), qui gagne trois places en deux ans et réintègre ainsi notre Top-10 à la 9e place, grâce à un budget toujours plus important, un léger redressement de sa sélectivité et son retour dans le classement du Financial Times. A l’autre bout du spectre les plus petites écoles peinent à s’imposer face à ces mastodontes comme Burgundy School of Business ou l’EM Strasbourg qui reculent dans notre classement.
Les frais de scolarité s’envolent
La puissance académique et financière ne fait pas tout. Nos classements dédiés à l’ouverture internationale et à la RSE montrent bien la diversité des expériences possibles : poids des étudiants étrangers dans les promotions, engagement écologique des écoles, universités partenaires, campus à l’international… Au-delà des classements, de nombreux jeunes préfèrent d’ailleurs suivre leur intuition après avoir passé les oraux d’admission. De la modernisation des campus aux centres carrières en passant par la vie associative, les grandes écoles l’ont bien compris et investissent des dizaines de millions d’euros chaque année pour faire la différence.
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Des investissements payés de plus en plus cher par les étudiants. Les frais de scolarité s’envolent avec des droits totaux autour de 60 000 euros pour HEC, l’Essec et l’ESCP. Même si certaines dont HEC et TBS Education ont mis en place une modulation de ces droits pour les boursiers et des aides internes, force est de constater que l’ouverture sociale de ces établissements progresse lentement. Heureusement, les filières en apprentissage, qui permettent de ne pas payer ces frais tout en étant rémunéré, se développent, elles, fortement. Mais là encore, attention, les écoles ne proposent pas ce dispositif de la même manière. Si l’Inseec compte près des trois quarts de ses étudiants de son programme grande école en alternance, ils ne sont que 4 % à l’emlyon et à peine 1 % à HEC. D’où l’importance de bien se renseigner sur les programmes avant de faire son choix.
Challenges fait évoluer son classement Diversité, renommé "RSE"
Afin de davantage valoriser les engagements sociétaux et environnementaux des écoles, Challenges fait évoluer son classement "Diversité". Renommé "RSE", ce classement pèse dans la note finale du palmarès général, contrairement au classement 2022. Il prend par ailleurs désormais en compte de nouveaux indicateurs. Outre les traditionnels taux de boursiers, taux d'alternants et part de professeurs femmes au sein de la faculté, Challenges a intégré le critère de l'obtention du label DD & RS qui valorise les démarches environnementales des établissements de l'enseignement supérieur après audit, et celui du score de l'Index Pénicaud qui mesure l'égalité femmes-hommes des organisations.