En 2021, un Français sur dix déclare être bénévole dans une association sportive, selon la première Enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons (ENEAD). Les bénévoles dans les associations sportives sont, plus que dans les autres secteurs associatifs, des personnes relativement jeunes et des hommes. Être parent et avoir des revenus relativement élevés augmente considérablement les chances de choisir le bénévolat sportif. La convivialité est la motivation la plus citée par les bénévoles du secteur du sport. Par ailleurs, ces derniers sont un peu plus souvent engagés dans plusieurs associations que les autres bénévoles. Ils déclarent également plus souvent que leur implication associative a augmenté au cours des cinq dernières années.
En 2021, un Français sur dix déclare être bénévole dans une association sportive, selon la première Enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons (ENEAD). Les bénévoles dans les associations sportives sont, plus que dans les autres secteurs associatifs, des personnes relativement jeunes et des hommes. Être parent et avoir des revenus relativement élevés augmente considérablement les chances de choisir le bénévolat sportif. La convivialité est la motivation la plus citée par les bénévoles du secteur du sport. Par ailleurs, ces derniers sont un peu plus souvent engagés dans plusieurs associations que les autres bénévoles. Ils déclarent également plus souvent que leur implication associative a augmenté au cours des cinq dernières années.
Quelles sont les caractéristiques des bénévoles engagés dans le sport ? Les modalités de leur engagement sont-elles différentes de celles des autres bénévoles ? D’une part, cette étude identifie, à partir de l’Enquête nationale sur l’engagement associatif et les dons (ENEAD), les caractéristiques individuelles spécifiques des bénévoles impliqués dans les associations sportives par rapport aux bénévoles engagés dans d’autres associations. D’autre part, elle dresse un portrait des points communs et des différences Les bénévoles du secteur sportif sont plus jeunes que le reste de la population : un bénévole sportif sur deux a moins de 45 ans, contre 38 % pour les bénévoles des autres secteurs associatifs et 45 % pour les non-bénévoles [graphique 1]. L’âge est le déterminant le plus important du choix du bénévolat sportif : à caractéristiques similaires, lorsqu’un bénévole est âgé de 65 ans ou plus, les chances qu’il soit bénévole dans une association sportive plutôt que dans un autre secteur diminuent de 19 points par rapport à un individu de moins de 25 ans [tableau 2, en ligne]. Ce résultat apparaît cohérent avec la décroissance continue de la pratique sportive avec l’âge [1].
Source
L’Enquête nationale 2021 sur l’engagement associatif et les dons (ENEAD) et la notion de bénévole
L’ENEAD est réalisée par l’INJEP qui, pour la première fois, a interrogé les Français sur leur implication dans la vie associative : à la fois sur leurs dons mais aussi sur leur participation comme bénévoles, adhérents ou sous une autre forme. 10 332 personnes représentatives des Français de 16 ans et plus ont été interrogées entre le 15 février et le 15 avril 2021 par Internet (en métropole) ou téléphone (dans les DROM). L’objectif de l’enquête est de mesurer de manière exhaustive la part des Français impliqués – d’une manière ou d’une autre – dans une ou plusieurs associations.
Le bénévolat sportif est majoritairement masculin. Alors que dans les autres secteurs associatifs les femmes représentent 55 % des bénévoles, dans le sport, elles ne sont que 46 % [tableau 1, en ligne]. Toutes choses égales par ailleurs, être une femme réduit de 9 points la probabilité d’être bénévole dans une association sportive plutôt que dans un autre secteur [tableau 2, en ligne]. Ce résultat vient étayer de nombreux autres résultats qui mettent en évidence une participation moindre des femmes aux associations sportives [2], au bénévolat dans ce secteur [3], ainsi qu’une faible représentation des femmes aux fonctions dirigeantes [4].
Les responsables des associations sportives sont néanmoins nettement plus âgés que les simples bénévoles : 63 % des responsables d’associations sportives ont plus 45 ans contre 42 % pour les simples bénévoles [tableau 3, en ligne]. Ils restent néanmoins plus jeunes que dans les autres secteurs, dans lesquels en moyenne 74 % des responsables ont 45 ans ou plus. Les hommes sont également plus nombreux parmi les responsables : ils représentent 60 % des responsables associatifs du secteur contre 51 % des bénévoles simples. Ce résultat n’est pas spécifique au domaine du sport : les responsables associatifs des autres secteurs sont également nettement plus souvent des hommes que les simples bénévoles.
Définitions
• Notion de bénévole : le nombre de bénévoles fait l’objet d’estimations différentes selon les définitions et enquêtes, il est donc à considérer avec précaution [5]. Ici, la notion de bénévole inclut l’ensemble des personnes se déclarant bénévoles et/ou membres d’un bureau ou conseil d’administration d’une association [2].
• Notion de responsable associatif : la notion de responsable associatif inclut les personnes se déclarant membres d’un bureau ou d’un conseil d’administration d’une association.
Dans le secteur du sport, les bénévoles vivent nettement plus souvent avec un ou plusieurs enfant(s) dans le foyer : c’est le cas de 41 % des bénévoles sportifs contre 26 % des autres bénévoles et 32 % des non-bénévoles [graphique 2]. À autres caractéristiques des bénévoles similaires, vivre avec au moins un enfant dans le foyer augmente de 11 points la probabilité d’être bénévole dans le secteur du sport plutôt que dans un autre domaine [tableau 2, en ligne]. Ce résultat est cohérent avec la jeunesse des bénévoles sportifs (un sur deux a moins de 45 ans). Il pourrait également s’expliquer par l’incitation supplémentaire, pour les parents, à s’engager comme bénévoles dans le club où pratiquent leurs enfants : à 13-14 ans, la moitié des adolescents sont inscrits dans un club sportif [10]. Par ailleurs les bénévoles sportifs sont 38 % à déclarer qu’un de leurs parents ou de leurs proches participait à une association quand il était jeune : c’est 7 points de plus que pour les autres bénévoles et 20 points de plus que pour les personnes qui ne sont pas engagées comme bénévoles dans une association. À caractéristiques identiques des bénévoles, l’héritage issu de l’engagement associatif d’un proche par le passé n’a pas d’incidence sur le choix spécifique du sport dans l’engagement bénévole [tableau 2, en ligne].
Repères
Le bénévolat dans les associations sportives
Le dernier baromètre national de la pratique sportive montre le vif intérêt des Français pour la pratique sportive : 60 % des Français de 15 ans ou plus ont pratiqué une activité sportive régulière en 2022 [6]. Cet engouement des Français pour le sport repose notamment sur les associations sportives, qui représentent une association sur quatre en 2018 [7]. Le bénévolat est une ressource cruciale de ce secteur [8] : 86 % des associations n’emploient pas de salarié et, en moyenne, les associations sportives comptent 17 bénévoles selon l’enquête « Situation des associations en 2018 » (INSEE). En 2018, le travail bénévole du secteur sportif associatif représentait près de 300 millions d’heures, soit environ un quart du travail bénévole de l’ensemble du secteur associatif et un volume de travail de l’ordre de 180 000 emplois en équivalent temps plein.
En 2021, 35 % des personnes engagées comme bénévoles le sont dans une association sportive. Le dernier baromètre de France Bénévolat indique que la part des Français qui déclarent « donner du temps » dans une association sportive est relativement stable depuis 2010 [9].
46 % des bénévoles engagés dans le sport disposent d’un revenu net mensuel pour le foyer d’au moins 3 000 € contre 38 % pour les bénévoles des autres secteurs associatifs et 31 % des non-bénévoles. À caractéristiques égales, le niveau de revenu est déterminant dans le choix du bénévolat sportif : disposer d’un revenu mensuel net de 3 000 € ou plus est associé à une probabilité de 15 points de plus d’être bénévole dans une association sportive plutôt que dans un autre secteur [tableau 2, en ligne]. Ce résultat est cohérent avec un rythme de pratique sportive plus soutenu des personnes ayant une meilleure situation financière [1].
Les bénévoles du secteur sport sont également davantage diplômés : 56 % ont un diplôme supérieur au bac contre 53 % pour les bénévoles des autres secteurs et 39 % des non-bénévoles [tableau 1, en ligne]. Toutefois, une fois prises en compte les autres caractéristiques individuelles, le niveau de diplôme n’a pas d’influence sur la probabilité d’être bénévole dans une association sportive plutôt que dans un autre secteur [tableau 2, en ligne].
Tous secteurs confondus, le partage de moments de convivialité est le principal moteur du bénévolat associatif, mais cette motivation est encore plus marquée dans le secteur du sport (citée par 63 % des bénévoles dans le sport contre 51 % des autres bénévoles [graphique 3]). La seconde motivation, la pratique ou l’enseignement d’un sport, arrive loin derrière avec 46 %. Les bénévoles du domaine sportif déclarent plus souvent qu’ils participent à une association pour s’épanouir et renforcer leur estime que les autres bénévoles (+ 5 points). À l’inverse, aider des personnes en difficulté ou se rendre utile est une motivation nettement moins fréquente pour les bénévoles du sport que pour les autres bénévoles (- 17 points).
Alors que l’on pourrait s’attendre à ce qu’ils réalisent en premier lieu des tâches directement en lien avec la pratique sportive, les bénévoles sportifs déclarent le plus souvent – comme les autres – réaliser des tâches administratives (39 %) et des activités d’organisation interne (38 %). L’entraînement sportif ou l’arbitrage arrivent en quatrième position seulement des activités le plus citées avec 36 % [graphique 4, en ligne].
Un peu plus souvent que les autres, les bénévoles sportifs sont « multi-participants » à des associations : près de trois sur quatre déclarent participer à plus d’une association, c’est 4 points de plus que pour les autres bénévoles. Concernant la fréquence et l’ancienneté de la participation des bénévoles du secteur sport, sept sur dix sont des bénévoles réguliers (participation hebdomadaire) et huit sur dix ont un engagement long (supérieur à un an) derrière eux, tout comme les bénévoles des autres secteurs [tableau 4, en ligne].
Les bénévoles engagés dans des associations sportives déclarent plus souvent que les autres que l’intensité de leur activité au cours des cinq dernières années a augmenté (+ 5 points). Ils déclarent également nettement plus que les autres bénévoles que le Covid a eu pour effet de diminuer leur implication associative (+ 10 points). Ce résultat pourrait s’expliquer – au moins en partie – par des mesures relativement contraignantes pour les associations sportives durant la pandémie, y compris en dehors des périodes de confinement strict [tableau 4, en ligne].
Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative
Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse
