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Dans les collèges, des inquiétudes et des questions sur les futurs groupes de niveau

La mesure annoncée par le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, dans la foulée des résultats de PISA, ne fait pas l’unanimité. Si certains y voient un bon moyen de combler des lacunes, beaucoup d’enseignants redoutent une mesure stigmatisante.

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Publié le 17 décembre 2023 à 06h00, modifié le 17 décembre 2023 à 14h01

Temps de Lecture 5 min.

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Sas de décompression pour élève en difficulté ou « tri social » dès le plus jeune âge ? Le 5 décembre, dans la foulée des résultats préoccupants de la France dans le classement PISA, le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, a présenté son projet de « groupes de niveau » qui consiste à répartir les élèves en fonction de leurs besoins sur toutes les heures de mathématiques et de français – soit un tiers du temps scolaire des collégiens. Cette nouvelle organisation du collège, plus modulaire, doit générer un « électrochoc » qui rendra le système « plus exigeant », assure le ministre. Mais, alors que la majorité des syndicats rejettent cette idée, certains enseignants s’interrogent sur son efficacité.

« Les groupes de niveau, je les vis dans mon collège », s’agace Benjamin Marol, qui enseigne l’histoire en réseau d’éducation prioritaire renforcé à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Une section internationale a été créée il y a quelques années dans son établissement. « Au début j’avais récupéré en cours d’histoire les moitiés de classe qui ne sont pas en section internationale, des élèves de niveau faible et homogène, se souvient-il. C’était terrible, je n’arrivais pas à créer d’émulation. Coller une étiquette sur la tête d’un élève dès la 6e, c’est une catastrophe. » Désormais, les groupes sont redistribués pour être plus hétérogènes. « Maintenant, quand je pose une question, j’ai trois mains qui se lèvent, et ça change tout. Et au fur et à mesure, il y a un peu plus de mains qui se lèvent. »

« Avec les groupes de niveau, on se prive du phénomène des vases communicants », abonde François Guillen, qui enseigne le français dans un collège de réseau d’éducation prioritaire à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine). « Les enfants n’apprennent pas que du professeur. Ils se regardent entre eux et s’imitent. » Une dynamique plus marquée, de l’avis des enseignants interrogés, pour un élève faible imitant un élève plus performant. Certains assurent d’ailleurs que les groupes de niveau n’auront à peu près aucun effet sur la réussite des meilleurs. En revanche, l’idée de regrouper les élèves les moins performants inquiète.

« On soigne son comportement et on fait ses devoirs »

Car l’émulation est essentielle, argue Aurélie Lamadie, enseignante spécialisée en section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa), à Romans-sur-Isère (Drôme), qui expérimente depuis cinq ans des groupes de niveau d’un genre un peu particulier. Sur les 6e de son collège, dans trois classes sur six, on trouve huit élèves parmi les plus en difficulté, porteurs de handicap, scolarisés en unité localisée pour l’inclusion scolaire, ou qui rejoindront ensuite les Segpa. Le reste de l’effectif est composé de très bons élèves. Les élèves de niveau moyen, eux, sont répartis dans les trois autres classes.

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