L'IMT BS va créer un continuum entre son bachelor et son programme Grande école

Agnès Millet Publié le
L'IMT BS va créer un continuum entre son bachelor et son programme Grande école
L'école de management IMT BS dévoile sa stratégie "Impact 2023-2027". // ©  IMT BS
Articuler bachelor et programme Grande école, c'est la principale annonce de l'IMT-BS, ce 14 décembre. L'école de management du groupe d'écoles d'ingénieurs d'IMT dévoile sa stratégie "Impact 2023-2027".

L'école de management du groupe IMT présente sa stratégie, lors d'un point presse, le 14 décembre. Un plan élaboré alors que l'Institut Mines-Télécom Business School accueille, depuis le 1er novembre, un nouveau directeur, Herbert Castéran, qui a précédemment dirigé EM Strasbourg durant sept ans avant de prendre la tête de l'Idrac pour un an.

EM Strasbourg et IMT-BS partagent deux points communs : ce ne sont pas des écoles de commerce privées. Surtout, depuis quelques années, elles rencontrent des difficultés de recrutement des candidats post-prépa.

S'appuyer sur les points forts de l'école

L'école veut souligner ses trois atouts :

  • - l'alignement fort de ses formations avec les besoins des entreprises, notamment l'hybridation ingénieur-manager, une "double culture business et technologie, très recherchée par les entreprises", indique Herbert Castéran à EducPros, le 13 décembre.

  • - la variété des profils étudiants, en termes d'origine académique (commerciaux, littéraires, scientifiques) et d'international.

  • - une ouverture sociale "unique dans le milieu des écoles de commerce", puisque la moitié des élèves sont boursiers dont 50% entre les échelons 5 et 7. Par ailleurs, rappelle le directeur, "avec 20 à 25 élèves par enseignant, nous avons un très fort taux d'encadrement, qui permet de faire de l'IMT-BS un véritable ascenseur social".

"Cela nous permet de nous positionner comme la grande école de commerce de la valeur ajoutée", poursuit-il. Il met pour cela en relation une très bonne employabilité - 76% des élèves trouvent leur premier emploi avant la diplomation, avec un salaire moyen de 43.000 euros -, rapportée à des frais de scolarité "très réduits", allant de la gratuité pour certains boursiers jusqu'à maximum 23.250 euros pour les trois ans de programme Grande école (PGE).

Pour l'avenir, le but est "d'amplifier l'école d'aujourd'hui". C'est le plan Impact 2027 pour arriver à "une école à impact positif", sur ses étudiants, les organisations mais aussi la société.

Articuler bachelor et programme Grande école

Le premier axe porte sur la clarification des maquettes. "Bachelor et PGE sont souvent conçus de façon indépendante, avec parfois des redites. Nous voulons désormais une totale articulation entre les deux formations, de sorte que ce soit cohérent pour le diplômé de bachelor qui entre en 2e année de PGE".

L'école se laisse deux ans pour construire cela. Alors que plusieurs écoles ouvrent leur PGE en post-bac, via deux premières années de formation, Herbert Castéran répond que l'IMT-BS ne propose pas un PGE en cinq ans.

"Nous avons beaucoup hésité. Mais nous voulons proposer une expérience académique fluide, tout en laissant les diplômés de bachelor libres de se lancer dans la vie professionnelle ou de poursuivre vers d'autres masters ou d'autres PGE, puisque notre bachelor est revêtu du grade de master. Mais ils sauront aussi que notre PGE sera une suite naturelle et intégrée à leurs études", argumente Herbert Castéran.

Aujourd'hui, près de 35% des diplômés de bachelor poursuivent leurs études au sein du PGE de l'école.

L'IMT-BS continue de recruter en post6prépa : 50 places sont ouvertes pour le concours BCE contre 85 places l'an dernier. À noter que l'école n'avait enregistré que 29 élèves affectés en 2023.

Rénover les maquettes et stabiliser les effectifs

Dans cette rénovation des maquettes, orientées compétences, l'école veut former des managers ayant "une pleine conscience des outils dans un monde digital. On ne leur fera pas faire du prompt sur IA, mais on leur expliquera l'intérêt et les limites de l'Intelligence artificielle", illustre le directeur de l'école.

Autre orientation qui sera amplifiée : "former des managers conscients des enjeux sociétaux, écologiques et capables de prendre des décisions en accord avec ces questions".

Pour contrer la baisse des étudiants de prépa, l'école vise une stabilisation des effectifs PGE à 900 élèves, au total, en passant de 12% à plus de 30% d'élèves internationaux. En revanche, elle élargira son vivier de bachelor – qui pourra ainsi alimenter son PGE – en passant de 160 étudiants à 350 élèves, en 2027.

L'apprentissage doit monter en puissance, en passant de 210 à 270 apprentis. Trois nouvelles spécialisations seront accessibles par cette voie : management des systèmes d'informations, business développement international et management stratégique et Industrie du futur. Les filières déjà ouvertes augmenteront aussi leurs effectifs.

Pour conserver un bon taux d'encadrement, l'école vise le recrutement de 16 enseignants-chercheurs pour étoffer l'équipe actuelle de 64 EC.

Renforcer l'ouverture internationale

L'école proposait 14 doubles diplômes en 2022 : elle vise 50 pour 2027. Côté international, elle veut passer de 4 à 35 accords de doubles diplômes internationaux d'ici 2027, en recherchant des partenaires accrédités AACSB ou EFMD pour améliorer la qualité de l'offre.

En 2023, 12 nouveaux accords ont été bouclés, notamment avec HEC Montréal et Tecnológico de Monterrey de Monterrey (Mexique). L'objectif, comme avec l'apprentissage, est de démultiplier les options possibles pour les élèves.

Dans le cadre de ces partenariats, IMT-BS souhaite aussi accueillir davantage d'internationaux en summer schools. Concernant le coût appliqué, "cela dépendra du type d'accord de partenariat que nous avons avec l'établissement mais aussi de la durée du programme et de la zone d'origine".

Mais "nous avons la préoccupation de baisser l'empreinte carbone de nos échanges internationaux", précise Herbert Castéran et ce, de 40% en cinq ans. "Nous travaillerons sur les modes de déplacement et la distance des partenaires".

Augmenter les revenus issus de la recherche et de la formation continue

Enfin, l'établissement veut réorganiser et développer la recherche autour de ses thématiques d'excellence, en lien avec les autres écoles de l'IMT : cybersécurité, santé numérique, data analytics et IA et les applications business de la 5G+.

"Le but est aussi d'opérer des transferts pour avoir davantage de financements externes. Nous souhaitons une plus grande articulation entre recherche et collaboration avec les entreprises, en nous positionnant comme un expert", précise le directeur. Notamment dans le cadre de France 2030, l'école passerait de 25 projets de recherche financés, à 33 en 2027.

En parallèle, la formation continue doit être également accélérée (en passant de deux programmes courts certifiants à 35 en 2027) , avec à l'horizon 2027, l'ambition que ce budget recherche et formation continue passe de 15% à plus de 30% des ressources de l'école.

Agnès Millet | Publié le