« Faire en sorte que les emplois d’avenir concernent tous les Français, peu importe leurs différences », Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays

L’association Diversidays vient de lancer sa nouvelle édition de DéClics Numériques, un programme qui vise à faciliter l’orientation et la reconversion vers les métiers de la tech pour les demandeurs d’emploi et personnes en reconversion. Il cible cette année les personnes en situation de handicap avec un programme court et gratuit.

« la France regorge de talents, mais beaucoup sont encore invisibilisés et discriminés dans le monde de la tech, notamment les personnes en situation de handicap, a déclaré Anthony Babkine, cofondateur de Diversidays, le 7 novembre dernier à l’occasion du lancement de la

Anthony Babkine

nouvelle édition en direct des studios de Google France à Paris. Nous en sommes intimement convaincus, la compétence numérique peut accélérer l’employabilité de ce public mais, pour cela, nous devons renforcer l’accessibilité des dispositifs de reconversion vers les métiers du numérique et faire connaître les opportunités du secteur. C’est une nécessité pour notre pays : faire en sorte que les emplois d’avenir concernent tous les Français, peu importe leurs différences ».

Le programme, en ligne et gratuit, va se dérouler sur une durée de deux semaines, jusqu’au 18 novembre en une série d’ateliers « on line » pour monter en compétences numériques, découvrir ses forces et les opportunités du numérique, et renforcer son projet professionnel. L’ensemble est adapté aux besoins de chacun (sous-titrage en direct, replays, horaires…). Des opportunités de formation et d’emploi accessibles aux travailleurs handicapés seront ensuite proposées.

Là où 46% des Français se disent prêts à une reconversion professionnelle dans le numérique, ces métiers représentent à peine 2 % des orientations professionnelles de personnes en situation de handicap. Et alors que l’emploi dans le numérique progresse 2,5 fois plus vite que dans les autres secteurs, seuls 7 % des demandeurs d’emploi dans le monde de la tech sont en situation de handicap. En cause, notamment, le manque d’adaptabilité, d’information et de politiques efficaces d’inclusion dans les entreprises.

Un chômage plus fort chez les personnes handicapées

Christophe Roth, président de l’Agefiph (Association de GEstion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des personnes Handicapées), l’un des partenaires de l’opération, a dressé un état des lieux en termes d’insertion. « Le taux de chômage des demandeurs d’emploi en situation de handicap est aujourd’hui deux fois plus élevé que celui des personnes valides, mais les statistiques l’ont prouvé récemment, il a diminué de cinq points en six ans, a-t-il affirmé. Nous sommes passés de 19 % de personnes handicapées au chômage à 13%, ce qui est plutôt encourageant ». Le handicap comme barrière à l’emploi subsiste encore, alors même que 80 % des situations de handicap sont dues à des handicaps invisibles (psychiques, cognitifs, auditifs, sensoriels…) non liés à la mobilité.

Rajae El harrak

Durant la soirée de lancement, les participants ont pu découvrir les témoignages inspirants de quatre rôles modèles, qui ont relevé le pari de la reconversion professionnelle et trouvé leur place dans l’écosystème du numérique.
Partant du constat du faible nombre de transports adaptés aux personnes à mobilité réduite et de leur méconnaissance par les publics concernés, Rajae El harrak, étudiante en master de gestion financière, a ainsi fondé la startup Veebya. Celle-ci développe une application de réservation de chauffeurs spécialisés dans la mobilité réduite. Veebya est lauréate du French Tech Tremplin et incubée à La Ruche Paris. « On attend plus de 350 000 personnes en situation de handicap à Paris pour les Jeux Olympiques et les Jeux paralympiques, a confié la startupeuse. Nous espérons être prêts à ce moment là ». L’application est en beta test depuis juin dernier.

 

Patricia Dreidemy