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Décryptage

Gabriel Attal promet plus de 2.000 postes d'enseignants pour les groupes de niveau au collège

Le ministre de l'Education nationale a présenté ce jeudi aux syndicats la répartition des postes pour la rentrée 2024. Les groupes de niveau à 15 élèves en français et en mathématiques concerneront les seuls établissements où les élèves ont les résultats les plus faibles.

Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, avait présenté son « choc des savoirs », le 5 décembre.
Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, avait présenté son « choc des savoirs », le 5 décembre. (Nicolas Messyasz/Sipa)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 21 déc. 2023 à 13:00Mis à jour le 21 déc. 2023 à 15:31

C'est une rupture. Pour la première fois depuis 2017, l'exécutif a décidé de recréer des emplois d'enseignants dans le secondaire. C'est ce qui ressort des priorités pour la rentrée 2024 présentées aux syndicats ce jeudi matin par le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal.

Le primaire, priorité des quinquennats d'Emmanuel Macron en matière d'éducation, l'avait jusqu'ici toujours emporté sur les collèges et lycées dans la répartition des moyens.

Pour les 6e et 5e à la rentrée 2024

Le collège doit être « le coeur de l'électrochoc », avait annoncé Gabriel Attal le 5 décembre, en appelant à rehausser le niveau des élèves . Dans tous les collèges, en français et en mathématiques, les élèves de chaque classe seront répartis en trois groupes en fonction de leur niveau, avait souligné le ministre. Ces groupes de niveau se mettront en place en septembre prochain pour les élèves de 6e et de 5e. Les collégiens de 4e et de 3e en bénéficieront à la rentrée 2025.

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Il faudra donc plus d'enseignants que ce qui était prévu dans le projet de loi de Finances (PLF), conçue avant les annonces de Gabriel Attal. Le ministre assure toutefois qu'il ne sera pas nécessaire de le modifier. Il compte sur la « trésorerie » de 2024 pour absorber le besoin de postes entre septembre et décembre 2024. « C'est soutenable, indique-t-il. L'impact budgétaire se verra sur le projet de loi de Finances 2025. »

Pour mettre en place les groupes de niveau, le ministère abandonne les suppressions de postes prévues en raison de l'évolution de la démographie. L'an prochain, l'Education nationale accueillera 83.000 élèves de moins. Cela aurait pu conduire à la suppression de 5.000 emplois pour en tenir compte. Le PLF pour 2024 n'en avait prévu que 2.440. Finalement, il n'y aura aucune suppression, indique le ministère.

Moins de suppressions de postes dans le premier degré

Mais la situation diffère entre premier et second degrés. Le PLF prévoyait 1.709 suppressions dans le premier degré. Elles seront divisées par trois, pour se limiter à 650, indique Gabriel Attal. Dans le second degré, là où 484 suppressions de postes étaient prévues, le ministre annonce 574 créations nettes d'emplois.

Pour mettre en place des groupes de niveau en 6e et 5e, il faut, selon le ministère, 1.150 postes (équivalents temps plein) de professeurs de lettres et autant en mathématiques, soit 2.300 au total. Pour y parvenir, Gabriel Attal annonce la création de 830 emplois (équivalents temps plein). Pour le reste, le ministre mise sur le redéploiement des postes qui servaient à assurer l'heure de soutien en sixième en français et en mathématiques. Celle-ci devient caduque avec la mise en place des groupes de niveau.

On est loin des 19.000 postes jugés nécessaires par le principal syndicat de proviseurs, le SNPDEN. « Les créations de postes bénéficieront aux territoires où les évaluations nationales ont montré que les élèves présentaient le plus de difficultés. »

Des groupes à 15 surtout en éducation prioritaire

La logique du dédoublement des petites classes de CP, de CE1 et de grande section de maternelle se prolonge ainsi dans le second degré, non plus avec des classes à 12 mais avec des groupes à 15. Ces groupes de taille réduite se mettront en place dans les établissements où les élèves ont les résultats les plus faibles, et donc surtout en éducation prioritaire.

« Cela correspond au besoin de postes supplémentaires pour les groupes de niveau qui concerneront un tiers des élèves en mathématiques et un quart des élèves en français », précise Gabriel Attal qui s'appuie pour cela sur le résultat des dernières évaluations nationales connues. Ailleurs, les groupes de niveau existeront, mais ils seront de la taille normale d'une classe et non pas limités à 15 élèves.

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Davantage de candidats au Capes

Encore faudra-t-il que les recrutements d'enseignants soient au rendez-vous. Gabriel Attal se montre optimiste, en indiquant que le nombre de candidats aux concours d'enseignants se stabilise par rapport à 2023, à 184.000. « On a stoppé l'hémorragie constatée ces dernières années », assure-t-il. Tout en admettant qu'il faudra « que les inscrits se présentent au concours et le réussissent ».

Il y a, cette année, une hausse de plus de 3 % des inscrits au Capes externe de mathématiques et une augmentation supérieure à 4 % au Capes externe de lettres modernes par rapport à l'an dernier, rassure Gabriel Attal.

Quant au premier degré, qui perd moins de postes que prévu, mais qui n'occupe plus la place de choix qui était la sienne depuis 2017, le ministre insiste sur un résultat « historique » qui tient surtout de l'évolution démographique. « On était passés de 23,6 élèves par classe en 2017 à 21,5 à la rentrée 2023, et on atteindra 21,4 élèves par classe à la rentrée prochaine », souligne Gabriel Attal en précisant que « c'est le plus bas niveau depuis qu'on le mesure, en 1960 », et sous les 22 élèves par classe en 1985, durant le premier septennat de François Mitterrand.

Marie-Christine Corbier

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