C’était l’inconnue du plan de Gabriel Attal, dévoilé le 5 décembre, pour « élever le niveau des élèves français ». Comment allait-il financer son « choc des savoirs », alors que le projet de loi de finances 2024 est déjà bouclé ? Le ministre de l’éducation nationale a apporté des réponses lors d’une réunion avec les syndicats, jeudi 21 décembre, et d’une présentation à la presse.
Un exercice attendu tant par les enseignants, qui doutent de la faisabilité des réformes annoncées, que par le monde politique, qui scrute les marges de manœuvre du locataire de la Rue de Grenelle. Pour répondre à la baisse de niveau en français et en mathématiques, mise en exergue récemment par le Programme international pour le suivi des acquis des élèves, le ministre a annoncé, en novembre, la mise en place de groupes de niveau au collège.
Le dispositif laisse le personnel éducatif et ses représentants circonspects. Ce qui n’a pas empêché Gabriel Attal de recevoir, mercredi, un satisfecit du chef de l’Etat. Le ministre « fait bien à la tête de l’école, (...) en continuité avec ce que, depuis 2017, nous avons voulu bâtir », a déclaré Emmanuel Macron dans l’émission « C à vous » sur France 5, louant son « énergie », son « courage », et rappelant que l’éducation est « la mère des batailles ».
Suppression de l’heure de soutien
Habitué des chiffres et des arcanes budgétaires, l’ancien ministre délégué aux comptes publics a fondé ses décisions sur les travaux de la mission « exigence des savoirs », réunie en octobre pour préparer son plan. Selon elle, la constitution de groupes de niveau tout au long du collège à partir de 2025, en français et en maths, nécessite environ 4 000 postes d’enseignants.
L’idée est de constituer un groupe fort et un groupe moyen, dont les effectifs correspondront à une classe entière, et un groupe faible, plus réduit, de quinze élèves maximum. A la rentrée 2024, ces groupes ne concerneront que les classes de 6e et de 5e. Soit 2 330 postes en tout, selon les calculs du ministère.
Pour parvenir à cet objectif, le ministre de l’éducation nationale a décidé d’additionner plusieurs mesures. A l’issue d’« arbitrages avec la première ministre », Gabriel Attal a fait revoir le schéma d’emploi lié au projet de loi de finances 2024. Au lieu de 484 suppressions de postes dans les collèges et les lycées prévues initialement, 574 créations nettes d’emploi sont désormais entérinées. « C’est la première fois que nous recréons des emplois depuis 2017 dans les collèges et les lycées », met en avant Gabriel Attal. Ce solde positif marque en effet une rupture : près de 7 000 postes d’enseignants ont été supprimés dans le second degré depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron.
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