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Quand les pharmacies cherchent désespérément des repreneurs

L’Hexagone est passé sous la barre des 20 000 officines en novembre. Si le maillage territorial demeure satisfaisant, le risque de voir apparaître des déserts pharmaceutiques au cours des prochaines années se renforce.

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Publié le 22 décembre 2023 à 06h00, modifié le 22 décembre 2023 à 09h39

Temps de Lecture 4 min.

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A Nantes, le 18 juillet 2022.

« Ça fait mal au cœur, mais je n’ai pas d’autre choix. » Après trente-quatre ans passés derrière le comptoir de sa pharmacie de Marly-Gomont (Aisne), Maryvonne Horiot éteindra définitivement, à l’été 2024, l’emblématique croix verte qui orne la petite maison de ville d’un étage depuis des décennies. Pendant trois ans, la future retraitée a cherché un repreneur. Jusqu’à brader son commerce. En vain. « En principe, les officines se reprennent à 70 % du chiffre d’affaires, je la laisse à 30 %. L’affaire est pourtant rentable, et j’ai fait des travaux il y a cinq ans. Il n’y a qu’à poser ses valises », raconte-t-elle, dépitée.

La mobilisation des artisans, petits commerçants et professionnels de santé du village, en diffusant sur les réseaux sociaux, fin septembre, une petite annonce reprenant le célèbre titre Marly-Gomont (2006) du chanteur Kamini, n’aura rien changé. Ou presque. Un jeune pharmacien de la région, prêt à racheter l’officine, a finalement renoncé à la dernière minute. Sans acquéreur d’ici le 30 juin, les habitants de la commune et des villages environnants devront se déplacer à Guise, à près de vingt minutes de route, pour aller chercher leurs médicaments.

A 500 kilomètres de là, à Oiron (Deux-Sèvres), Hélène Bargue, 62 ans, n’a même pas eu la chance de faire une touche. « Rien. Pas un appel en deux ans ! Après presque cent ans d’existence, l’unique pharmacie de la commune va disparaître. Cela ne va pas aider à la survie du village », déplore la gérante, qui vante la qualité de vie de sa bourgade d’adoption depuis vingt-sept ans, où elle tutoie sa patientèle d’habitués. Comme Maryvonne Horiot, son commerce est viable, sans pour autant atteindre les sommets de ventes des grosses structures qui lui permettraient d’embaucher un adjoint pour l’épauler. « C’est la difficulté des petites officines de village. Ça ne fait pas rêver les jeunes d’être seuls au comptoir », observe-t-elle.

La commune prête à tous les efforts

Combien sont-elles à chercher désespérément un repreneur ? En dix ans, le nombre d’officines installées dans l’Hexagone a chuté. « Nous sommes passés cette année sous la barre symbolique des 20 000 pharmacies. Elles étaient près de 22 000 en 2013. En moyenne, entre 200 et 300 pharmacies disparaissent chaque année », détaille David Syr, directeur adjoint de GERS Data, un spécialiste du secteur, qui note une accélération du rythme des fermetures depuis six mois sous l’effet de l’augmentation des charges avec l’inflation et des pénuries de pharmaciens.

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