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Décryptage

Le bon bilan des prépas apprentissage pour les jeunes précaires

Lancé dans le cadre du grand plan compétences du premier quinquennat Macron, le dispositif a bénéficié à 61.000 jeunes vulnérables de 2019 à 2022. Entre 43 % et 50 % d'entre eux ont accédé à une formation par alternance, relève un rapport d'évaluation.

Les 144 projets du dispositif Prépa apprentissage se sont scindés en deux modèles : sas d'orientation général ou d'entrée dans une filière.
Les 144 projets du dispositif Prépa apprentissage se sont scindés en deux modèles : sas d'orientation général ou d'entrée dans une filière. (Stephane Audras/REA)

Par Alain Ruello

Publié le 27 déc. 2023 à 06:30

Une cible en grande partie atteinte, un accès à la formation assez élevé s'agissant d'une population plutôt rétive - les jeunes vulnérables -, le tout malgré des pratiques de repérage peu innovantes : c'est un bilan relativement positif du dispositif Prépa apprentissage que dresse le quatrième et avant-dernier rapport d'évaluation du plan d'investissement dans les compétences (PIC) publié il y a une semaine.

Ce plan doté de près de 15 milliards de 2018 à 2022, avait prévu un ensemble d'appels à projets nationaux, en parallèle du volet formation des chômeurs contractualisé avec les régions . Il s'agissait de faire émerger de nouvelles pratiques pour aider des personnes peu qualifiées à monter en compétence, avec un objectif plus ou moins direct d'insertion professionnelle.

Mille sites

C'est dans ce cadre que le programme Prépa apprentissage a vu le jour à destination de jeunes. Comme son intitulé l'indique, il avait pour but de leur mettre le pied à l'étrier de cette forme de formation par alternance de cours théoriques en école et pratiques en entreprise.

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Premier constat, Prépa apprentissage a profité de la dynamique de l'apprentissage du fait de la réforme de 2018 et des aides à l'embauches post-Covid. En tout 144 projets ont été retenus entre 2019 et 2022. Près de 6 sur 10 ont été portés par des centres de formation d'apprentis (CFA), très souvent dans le cadre de consortium et selon deux modèles : sas d'orientation général ou d'entrée dans une filière. 

Le tout s'est déployé sur un millier de sites en France métropolitaine avec une forte concentration en Ile-de-France, Hauts-de-France et Paca. Pour diversifier le vivier d'alternants, le ciblage a porté en priorité sur les jeunes bacheliers au mieux, issus de quartiers prioritaires de la ville (QPV), de zone de revitalisation rurale (ZRR), ou handicapés.

Même si elle s'est élargie avec le temps, la cible a bien été atteinte, les peu diplômés représentent 83 % des entrées en prépas apprentissage. Résidents de QPV ou d'une ZRR ou handicapés sont aussi surreprésentés par rapport à l'apprentissage en général.

Pour combien de jeunes finalement ? De 2019 à 2022, le millier de sites Prépa apprentissage en a accueilli 61.000, 14.000 de moins qu'anticipé. En cause, le Covid, qui a rendu difficile le repérage des jeunes, des viviers surestimés, et la concurrence de dispositifs régionaux, déjà mise en avant dans le deuxième rapport .

« Peu de lauréats ont proposé de nouvelles modalités de repérage », pointe par ailleurs le comité scientifique, alors que c'était l'un des attendus des appels à projet. La plupart se sont contentés de frapper à la porte des missions locales ou de Pôle emploi, même si des acteurs du social ou du médico-social, foyers de jeunes travailleurs par exemple, ont apporté leur pièce à l'édifice.

But cardinal

In fine, 33.000 jeunes, soit un peu plus d'un sur deux, sont allés au bout, avec une durée moyenne de sas de 3 mois. En incluant les 9.000 sorties anticipées (qui expliquent le taux de rupture de 22 %), l'accès à une formation en apprentissage - but cardinal poursuivi - a constitué le débouché « le plus probable » dans les 30 jours, puisqu'elle a concerné entre 43 % et 50 % d'entre eux.

A deux bémols près. Malgré un ciblage réussi, le dispositif ne semble pas « avoir été un vecteur de redistribution des chances d'accès à l'apprentissage ». En clair, les peu diplômés y ont moins fréquemment accédé que les autres, au contraire des formations hors alternance, donc sans emploi. L'effet de Prépa apprentissage, secundo, ne peut être véritablement mesuré, faut de pouvoir comparer à des jeunes qui n'ont pas suivi le parcours.

A minima, Prépa apprentissage a suscité une « remobilisation et une reprise de confiance en soi, une variable clé dans un parcours d'entrée dans la vie active ». Sans oublier l'effet « contact » entre les jeunes, les lieux de formation et les entreprises.

Alain Ruello

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