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Brevet des collèges : la réforme de Gabriel Attal ou le choix d’une rupture avec l’histoire d’un examen vieux de 76 ans

Le ministre de l’éducation nationale a annoncé que l’examen deviendra un prérequis pour entrer au lycée. Un rôle qu’il n’a jamais eu, alors qu’il reposait de plus en plus sur le principe d’attestation d’acquis. Les conséquences d’une telle décision pour les élèves suscitent d’importantes inquiétudes.

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Publié le 07 janvier 2024 à 18h07, modifié le 08 janvier 2024 à 11h28

Temps de Lecture 5 min.

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Le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, à la sortie du conseil des ministres, à l’Elysée, le 12 décembre 2023.

La session 2024 du brevet des collèges sera la dernière en son genre. Le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a annoncé, début décembre 2023, une profonde réforme de l’examen qui doit entrer en vigueur en juin 2025, étrennée par les élèves qui sont donc actuellement en 4e. « Je souhaite donner une véritable exigence au diplôme national du brevet », a fait valoir M. Attal, le 5 décembre, en présentant son plan baptisé « Choc des savoirs ». Estimant que le brevet pâtit d’une « dévalorisation des notes » et d’un « affaissement du niveau d’exigence », le ministre a acté une révision de ses modalités d’obtention ainsi qu’une transformation de son statut.

« Un examen qui a du sens, c’est un examen qui a des conséquences », a argué M. Attal en annonçant que le premier examen passé par les élèves français dans leur scolarité serait un prérequis pour intégrer la classe de 2de à partir de 2025. « Quand on échoue au brevet, ça veut dire qu’on n’a pas le niveau pour entrer au lycée », a-t-il tranché. Ce faisant, le successeur de Pap Ndiaye a choisi de rompre avec l’histoire de cet examen vieux de 76 ans et de lui conférer un rôle qu’il n’a jamais eu.

Le diplôme national du brevet est l’héritier du brevet d’études du premier cycle du second degré (BEPC), créé en 1947. A l’époque, l’école n’est obligatoire que jusqu’à 14 ans et moins de la moitié des élèves entrent en 6e, mais un « second degré » d’enseignement auquel accède un nombre croissant d’élèves se structure peu à peu. « Le nom donné au BEPC dit bien ce qu’il est : un examen qui scande le cursus scolaire du secondaire, désormais clairement constitué de deux cycles », explique l’historien Claude Lelièvre.

« Il n’est ni nécessaire ni suffisant pour entrer en 2de, écrit Le Monde dans un article en 1951. Les candidats qui s’y présentent marquent plutôt leur intention d’interrompre leur formation générale pour aborder des études spécialisées qui les prépareront directement à l’exercice d’une profession. » La réussite au BEPC permet en effet d’accéder à divers établissements ou concours pour des emplois publics, dont l’école normale pour devenir instituteur. Le diplôme national du brevet permet encore aujourd’hui de se présenter aux concours de catégorie C de la fonction publique.

« Histoire tourmentée »

Depuis, le brevet a connu de multiples réformes modifiant son appellation, son organisation ou les conditions de son obtention. « C’est un examen à l’histoire tourmentée dont on a eu du mal à définir le statut », résume Julien Cahon, maître de conférences à l’université de Picardie-Jules-Verne. Après la mise en place du collège unique en 1977, il est automatiquement attribué aux élèves orientés vers le lycée.

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