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Enquête

«Ça a été le boulot le plus difficile de ma vie» : pour TikTok, la modération jusqu’au dégoût

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Confrontés à une quantité importante d’images et de propos violents ainsi qu’à des conditions de travail difficiles, des salariés d’un sous-traitant du réseau social établi à Lisbonne témoignent auprès de «Libération» des conséquences de cette expérience professionnelle sur leur quotidien et leur santé mentale.
par Gurvan Kristanadjaja
publié le 14 janvier 2024 à 12h01

«Une entreprise recherche des personnes pour travailler dans la modération de contenu depuis son siège à Lisbonne» : au moment de postuler à l’annonce parue sur LinkedIn ou sur le site de Pôle Emploi (devenu France Travail le 1er janvier), la plupart des anciens salariés interrogés ont envisagé l’expérience comme une sorte d’Erasmus. «A ce moment-là, j’avais besoin de prendre l’air et de vivre à l’étranger», se souvient Sophie (1), 22 ans. «Dans l’annonce, il était écrit que tout était pris en charge par l’entreprise, logement inclus, c’est ce qui m’a convaincu», abonde Kevin, 23 ans. Une aubaine pour les salariés interrogés, dont les profils comportent des similitudes : ils ont tout juste la vingtaine, enchaînent les petits boulots, n’ont pas fréquenté de grandes écoles mais souhaitent mener une carrière ambitieuse dans le commerce, le tourisme, la communication ou les affaires. En quelques jours, après deux entretiens, les voilà au siège flambant neuf de Teleperformance Lisbonne, multinationale d’origine française implantée dans 88 pays et cotée au CAC 40 depuis 2020.

Leader mondial des centres d’appels, son chiffre d’affaires était de 7,1 milliards d’euros en 2021. Ces dernières années, la société a diversifié ses activités. Elle opère également

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