
Ce jour-là, Pauline (le prénom a été modifié) a senti la menace à peine voilée. Professeure d’anglais dans un lycée de périphérie d’une ville moyenne, elle venait tout juste de rentrer les premières notes de sa classe de terminale sur le logiciel Pronote, quand une mère d’élève lui a écrit de la rappeler « en urgence ».
« Au téléphone, elle a commencé en disant qu’elle savait que j’étais prof TZR [titulaire mais sans poste fixe dans un établissement], donc en situation précaire, et qu’elle et son mari travaillaient dans l’éducation nationale, ce qui m’a d’abord semblé étrange, raconte Pauline. Puis elle a enchaîné en assurant que la note de son enfant était inacceptable et que je devais la modifier. » En prospectant auprès de ses collègues, désormais également habitués à ce type de « pressions », elle a pu vérifier que la note correspondait bien aux moyennes précédentes obtenues par le lycéen, et l’a maintenue.
Le dialogue avec les parents d’élèves, l’enseignante en était pourtant « très friande », précise-t-elle, considérant les marques d’intérêt de ces derniers pour l’école comme positives. « Répondre à des questions sur comment s’organisent l’enseignement et l’évaluation, c’était normal et même agréable. Sauf que, depuis quelque temps, le ton a changé. »
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