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La télémédecine s’enracine et, avec elle, la régulation du secteur

Plébiscitées pendant la pandémie due au Covid-19, les consultations à distance sont entrées dans les usages avec de multiples acteurs privés. Pour éviter les abus, des obligations s’imposent peu à peu aux entreprises. Mais des questions demeurent sur la place de cette approche dans l’écosystème de soins, alors que plusieurs millions de Français vivent dans un désert médical.

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Publié le 14 janvier 2024 à 06h00, modifié le 14 janvier 2024 à 19h21

Temps de Lecture 8 min.

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Lors d’une consultation médicale à distance, à Lunas (Hérault), le 29 novembre 2023.

C’est une mésaventure banale : se sentir fébrile, un matin, et avoir besoin de consulter rapidement. En quelques clics, rendez-vous est pris sur un site de téléconsultation. Un professionnel apparaît sur un écran dix minutes plus tard. Une ordonnance et une feuille de soins sont transmises par courriel à l’issue d’un court interrogatoire. Simple et rapide, la formule étonne. Comment peut-on accéder si vite à un médecin, quand il est parfois si difficile de se faire examiner près de chez soi ?

« Parce que les médecins sont de plus en plus sur ces plates-formes et de moins en moins en cabinet ! », répond la docteure Agnès Giannotti, présidente du syndicat de médecins généralistes MG France, qui observe avec méfiance ces mises en relation quasi immédiates par vidéo interposée. Elles font craindre à certains médecins libéraux une « ubérisation » de la santé, associée à toutes sortes de dérives mercantiles.

L’abonnement proposé par le groupe privé Ramsay – 11,90 euros par mois pour pouvoir « téléconsulter » à la demande en dehors de tout parcours de soins coordonné – a d’ailleurs fait polémique, en juin 2023, au point de mobiliser une mission flash sur le sujet à l’Assemblée nationale.

Pour encadrer la pratique, les pouvoirs publics ont posé des garde-fous : en 2024, seules les plates-formes qui respecteront un cahier des charges précis pourront continuer de facturer des soins à l’Assurance-maladie, et les arrêts prescrits seront limités à trois jours. La multiplication de ces offres, favorisée par la difficulté d’accès aux soins dans de nombreuses régions françaises, interroge néanmoins sur la place que la téléconsultation occupera à terme, et selon quel modèle, dans le paysage médical.

Remboursée depuis 2018, la téléconsultation, d’abord marginale, a pris son envol avec la pandémie de Covid-19. Pour que les Français continuent de se soigner malgré le confinement, l’Assurance-maladie a pris en charge à 100 % les consultations à distance pendant toute la durée de la crise sanitaire. Leur nombre est ainsi passé d’environ 80 000 en 2019 à près de 18 millions en 2020, dont 4,5 millions pour le seul mois d’avril 2020. Il est retombé depuis, et se maintient de façon assez stable autour de 1 à 1,2 million de rendez-vous mensuels remboursés, ce qui représente à peu près 4 % de l’ensemble des consultations médicales. La plupart des rendez-vous sont réalisés par des médecins généralistes et les patients concernés restent majoritairement jeunes et urbains.

Exceptions

Le marché de la téléconsultation a été estimé à environ 100 millions d’euros en 2022 par le cabinet d’études Xerfi, un chiffre qui tient compte des ventes d’équipement, et qui pourrait atteindre 130 millions d’euros en 2025.

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