Les attendus pour intégrer Sciences Po « reposent sur trois piliers », indique l’institut d’études politiques parisien sur Parcoursup, la plate-forme d’orientation postbac. Il s’agit de « l’exigence académique, l’ouverture internationale et l’engagement civique ». Si le premier « pilier » sera évalué avec les notes et les appréciations des professeurs du secondaire, les deux autres seront partiellement appréciés à travers la lettre de motivation à joindre au dossier Parcoursup et un curriculum vitæ (CV).
L’occasion pour les lycéens et leurs parents de sublimer les très jeunes parcours, en espérant faire une différence. « C’est en relisant le curriculum vitæ de mes camarades que j’ai compris que j’étais dans une classe de mythos », témoigne Joséphine, 21 ans, bachelière en 2020 dans un grand lycée de la banlieue ouest de Paris et désormais étudiante à Sciences Po. Pour coller au plus près des profils recherchés, « tout le monde s’invente une vie ». A l’instar de Sciences Po Paris, de nombreuses formations demandent de remplir sur Parcoursup une lettre de motivation, aussi appelée « projet de formation motivé », pour compléter les dossiers scolaires des candidats. Suivant les cursus, une pondération plus ou moins importante est accordée à ces écrits.
Zoé, 21 ans, étudiante, était de 2019 à 2021 une volontaire active de la Croix-Rouge des Hauts-de-Seine. Au sein de son lycée, elle participe à l’organisation de séances de formation aux premiers secours ; à l’extérieur, elle recueille des dons qui iront aux plus démunis. Lors des premières semaines en classe de terminale, de nouveaux volontaires se pressent dans la section locale. « Dans les faits, ils s’inscrivent à une session, cochent la feuille de présence, prennent une photo et repartent. Puis ils demandent une attestation qu’ils pourront joindre à leur dossier Parcoursup », déclare la jeune femme, indignée.
Storytelling
Muscler son CV de quelques lignes peut se révéler gagnant. « Lorsque l’on reçoit de nombreuses candidatures qui ont un bon niveau académique, la démonstration de sa motivation, l’engagement associatif et, le cas échéant, l’engagement politique sont des éléments importants qui sont pris en compte par le jury lors des oraux d’admission », souligne Yves Palau, directeur de l’IEP de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Christine Sinapi, directrice des programmes académiques de l’Essca, école de commerce postbac, cherche également, lors des oraux d’admission, « des élèves curieux, voyageurs, sportifs, musiciens, tournés vers des engagements associatifs, dans leur commune ou leur lycée ». Idem pour intégrer l’Esilv, école d’ingénieurs accessible après le bac : « Ce type d’engagement témoigne du fait que le candidat est proactif dans ses choix, capable d’être moteur dans le tissu associatif qui l’entoure », estime Thomas Cochet, responsable pédagogique des admissions. Si les compétences académiques sont prioritaires, les éléments apportés au dossier par les seuls candidats peuvent faire une différence.
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