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Vœux aux armées : Emmanuel Macron met la pression sur l’industrie de défense

Le président de la République a exhorté, vendredi, les industriels français du secteur à accélérer le passage au « mode économie de guerre » afin de répondre plus vite aux besoins de l’Ukraine.

Par  (Cherbourg [Manche], envoyée spéciale)

Publié le 20 janvier 2024 à 09h20, modifié le 20 janvier 2024 à 09h38

Temps de Lecture 3 min.

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Emmanuel Macron sur la base navale de Cherbourg (Manche) pour adresser ses vœux aux armées, le 19 janvier 2024.

C’est sur la base navale de Cherbourg (Manche), dans un hangar dépouillé, qu’Emmanuel Macron s’est livré, vendredi 19 janvier, à sa traditionnelle cérémonie des vœux aux armées. Pour cette rencontre, qui constitue, avec le 14-Juillet, l’un de ses deux grands rendez-vous solennels de l’année avec les milieux militaires, le chef de l’Etat a toutefois décidé de se montrer abrasif. Moins avec les forces qu’avec les industriels de la défense, auxquels il a consacré une bonne partie de son discours, en distribuant bons et mauvais points.

Cette année, « la France à un rendez-vous avec son industrie de défense », a ainsi déclaré M. Macron. Une industrie « en mode économie de guerre », telle qu’il l’a officiellement lancée, depuis la mi-2022, qui ne doit pas rester « qu’un slogan », a-t-il insisté. « Il ne faut plus jamais se satisfaire de délais de production qui s’étalent sur plusieurs années », a notamment souligné le chef de l’Etat, fustigeant des années « confortables » qui ont parfois provoqué « une forme d’engourdissement », où l’industrie se reposait trop, selon lui, sur les commandes étatiques. « Ce monde ne le permet plus », a-t-il asséné.

Depuis de longs mois, les grands groupes d’industrie de défense sont habitués aux tirades impatientes de l’exécutif. En privé, bon nombre les jugent injustifiées au regard des spécificités du secteur. Mais, six mois après l’adoption, en juillet, de la loi de programmation militaire (LPM), qui prévoit plus de 400 milliards d’euros pour les armées, d’ici à 2030 – un budget inédit –, Emmanuel Macron a renouvelé le coup de pression, ce vendredi, de manière appuyée. « Nous sommes encore dans les à-coups, voire la communication », a critiqué le président.

Pousser les exportations

Face à la multiplication des théâtres de crise, M. Macron a ainsi rappelé qu’il fallait désormais, selon lui, « répondre en boucle courte aux besoins de nos armées comme ceux de nos alliés et partenaires qui sont aujourd’hui au front ». Concernant l’Ukraine, première concernée, l’aide se poursuivra donc de « manière pragmatique et concrète », « dans tous les domaines essentiels », a insisté le chef de l’Etat. Une allusion directe à l’annonce, le 18 janvier, d’une nouvelle coalition de pays occidentaux, sous leadership français et américain, afin de coordonner l’achat en commun d’équipements d’artillerie pour Kiev.

Alors que Paris cherche à pousser, dans ce contexte, ses exportations, notamment de canons Caesar, le président a félicité la réduction du temps de livraison de son équipement phare, divisé par deux depuis le début de la guerre – il est passé de trente à quinze mois. Même chose pour les missiles de courte portée Mistral de MBDA, dont les délais d’export sont passés de vingt-quatre à quinze mois, ou encore pour certains radars de Thales, passés de dix-huit à six mois. Mais « d’autres [sociétés] ont tardé à comprendre le changement de contexte stratégique (…) et ont manqué parfois des contrats, et je le regrette », a glissé M. Macron.

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