Christine Angot, Constance Debré, Vanessa Springora, Lola Lafon, Pauline Peyrade… au théâtre en 2024. Avec chaque fois des romans, récits, journaux, qu’on identifiera «écriture de soi», «autofiction»… on peut bien les appeler comme on veut, on comprend aujourd’hui que les procès en narcissisme sont clos, qu’il aura fallu des années pour entendre ce que Christine Angot déclarait en 2000 à la sortie de l’Inceste : «Il faut que je trouve en moi l’espace de la loi et de la société, en moi, pour pouvoir parler en moi de l’irrationnel, de ludique, du singulier. C’est ça que j’ai envie de gagner, mais il faut que la voix qui porte soit une voix large. Elle ne s’appellerait pas Christine Angot, ce serait une voix confondue, chorale. Et donc de répéter partout dans mes livres Christine Angot, Christine Angot, Christine Angot, ça finira par s’effacer.» Ça a pris du temps pour écouter-mesurer l’étendue de cette voix et des autres depuis. D’abord dans les romans. Le théâtre est arrivé en second, comme une caisse de résonance. En second ne veut pas dire après-coup, le théâtre qui raccrocherait les wagons, qui surferait sur la vague ; en second, pour seconder, appuyer et acter notamment la prise de parole chorale #MeToo que Christine Angot projetait : «Moi, je ne veux raconter cette histoire que si ce sont les autres qui la racontent […] sinon on ne va pas comprendre que c’est une grande histoire. Or c’est une grande histoire, une histoire hallucinante.» (1)
«Voix singulière»
En 2024, S