Sélection, objectifs, accès en master… Le directeur général de HEC répond aux questions du Figaro étudiant sur l'ouverture de son bachelor.

LE FIGARO ÉTUDIANT. - En quoi consiste le bachelor qui sera lancé dès la rentrée 2024 ?

Éloïc PEYRACHE. - Ce nouveau diplôme en partenariat avec l'université Bocconi à Milan est un cursus interdisciplinaire qui combine sciences des données et sciences sociales. Les trois premiers semestres seront effectués en Italie et les trois derniers sur notre campus parisien. Les candidats seront sélectionnés sur dossier, en fonction de l'excellence de leurs performances académiques au lycée ainsi que sur des engagements volontaires ou professionnels.

HEC était jusque-là la seule école de commerce qui ne proposait pas de bachelor. Pourquoi avoir finalement choisi d'en lancer un ?

Nous avons une ambition très forte : être une école reconnue mondialement. La création d'un bachelor, qui figure parmi les grands standards mondiaux, doit nous aider à la reconnaissance de la marque globale. Cela nous permettra de recruter les meilleurs profils du monde entier. Il y aura sûrement quelques Français, rien ne l'interdit, mais ils seront a priori une minorité. Les sélectionnés étudieront les sciences des données et leurs applications dans la société. La partie management sera, elle, étudiée en master.

L'objectif n'est pas du tout d'opposer les prépas et les bachelors. Nous sommes extrêmement attachés aux classes préparatoires et le projet intellectuel qui y est associé est passionnant 

Éloïc Peyrache, directeur général de HEC

Les diplômés du bachelor pourront-ils continuer en master à HEC ?

Naturellement quelques étudiants pourront continuer vers le master, mais il n'y aura pas de garantie de continuité, loin de là. Il faudra être parmi les meilleurs élèves pour poursuivre dans cette voie. Que ce soit au moment de postuler en bachelor ou bien au moment d'intégrer nos masters, la facilité n'a jamais mené à HEC. Le bachelor est un programme exigeant et comme pour tout programme HEC, les étudiants recrutés devront être motivés et beaucoup travailler.

Ne craignez-vous pas que cet accès postbac n'enterre les classes préparatoires ?

L'objectif n'est pas du tout d'opposer les prépas et les bachelors. Nous sommes extrêmement attachés aux classes préparatoires et le projet intellectuel qui y est associé est passionnant. Les étudiants qui en sortent sont très bien formés et nous n'avons d'ailleurs jamais eu autant de candidats issus de classes prépas qui se sont inscrits au concours HEC. Mais, après avoir internationalisé l'ensemble de la gamme de programmes de HEC (grande école, MBA…), nous souhaitons également sélectionner les meilleurs étudiants du monde entier au niveau postbac. Le contenu sera essentiellement axé sur les « arts libéraux », ce que l'on retrouve notamment dans l'enseignement anglo-saxon. Et cela sans rogner sur le niveau d'exigence lors du recrutement ou sur l'excellence de nos enseignements.

Pensez-vous créer d'autres bachelors dans les années à venir ?

Nous allons commencer par observer quels profils sont attirés par notre formation. Il n'y a pas de raison d'aller plus loin à court terme.