Les bachelors ont la cote. Les grandes écoles et même les universités avec les IUT (instituts universitaires de technologie) s'y mettent sans lambiner. Même HEC, seule grande école de commerce à résister jusqu'à présent, nous a concocté son bachelor. Ces formations en trois ou quatre ans accessibles directement après le bac ne sont pas l'apanage des écoles de commerce. Après l'École polytechnique, CentraleSupélec a aussi suivi le mouvement en lançant deux bachelors avec McGill et l'Essec. Que se passe-t-il ? Notre modèle de classes préparatoires est-il menacé ? « Nous sommes extrêmement attachés aux classes préparatoires et le projet intellectuel qui y est associé est passionnant », nous assure pourtant Éloïc Peyrache, le directeur d’HEC.

Le risque est que l’enseignement en français perdre de son attractivité 

Sophie de Tarlé, rédactrice en chef du Figaro Étudiant

Il n'empêche que, pour rester dans la course, ces grandes écoles se sentent obligées de suivre le mouvement anglo-saxon où le bachelor, plutôt le BBA en quatre ans d'ailleurs, est la norme. Et puis, cette formation est une manne pour ces grandes écoles. Ainsi, le BBA de l'Essec est facturé aux familles 18 900 euros par an, 22 100 euros pour les étudiants hors Union européenne. Enfin, ces écoles sont sommées de se montrer attractives pour les étudiants étrangers mais aussi les Français de plus en plus tentés par une expatriation. Dynamique, le Canada est devenu ainsi la première destination étrangère où vont étudier nos bacheliers français, suivie par la Belgique et la Grande-Bretagne. Le risque tout de même avec le développement de ces bachelors de grandes écoles est de voir l'enseignement en français perdre de son attractivité. En effet, beaucoup de ces bachelors sont anglophones