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Djabril Boukhenaïssi, la révélation de la gravure

« Promesses de 2024 » (9/12). Douze artistes à suivre cette année. Aujourd’hui, le peintre et graveur en résidence à Arles, où il prépare une exposition à découvrir cet été.

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Publié le 17 janvier 2024 à 05h15

Temps de Lecture 4 min.

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Djabril Boukhenaïssi dans son atelier en résidence à la fondation Lee Ufan Arles, à Arles (Bouches-du-Rhône), en 2023.

Djabril Boukhenaïssi est peintre, mais aussi graveur, et cette deuxième pratique, plutôt rare aujourd’hui, lui importe autant que la première. Sa peinture et sa gravure peuvent être dites « figuratives », mais elles ne le sont que de façon tantôt allusive, tantôt onirique, loin de tout réalisme et de toute narration. Sa passion pour la poésie romantique allemande est profonde et ancienne, mais son intérêt pour les sciences exactes l’est tout autant, et, adolescent, il se promettait d’être artiste et biologiste à la fois.

Il a inscrit une phrase de Chateaubriand en exergue de son site Internet, mais se réfère aussi bien, dans sa conversation, au philosophe Henri Bergson qu’au mathématicien Alexandre Grothendieck. C’est donc un euphémisme que de dire que le premier lauréat, en octobre 2023, du prix Art & Environnement, créé par la fondation arlésienne de l’artiste Lee Ufan en association avec la maison Guerlain, est un artiste singulier.

Quand on le lui fait remarquer, il ne semble cependant guère convaincu et raconte simplement une trajectoire rectiligne. Né à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) en 1993, il grandit à Asnières et n’hésite pas au sujet de la voie qu’il veut suivre : « Je savais dès le lycée que je voulais entrer aux Beaux-Arts. » Il s’y prépare en se fixant une règle : dessiner « toutes les œuvres de la cour Puget » au Louvre, autrement dit la sculpture française du XVIIe au XIXe siècle.

Technique de l’aquatinte

« Le samedi, je faisais mes devoirs, et le dimanche, j’allais dessiner : c’était mon luxe. » Il entre donc aux Beaux-Arts de Paris en 2013. Il s’y distingue bientôt en étant l’un des premiers à dénoncer l’indifférence ou le mépris dont sont victimes les personnels, tenus pour « subalternes », et les harcèlements infligés par quelques enseignants aux étudiantes et que la direction de l’école d’alors minimise ou ignore. « Aujourd’hui, pense-t-il, ce ne serait plus possible. »

Mais c’est de ses études artistiques et intellectuelles qu’il préfère parler : la peinture dans l’atelier dirigé par Djamel Tatah, les lectures conseillées impérieusement par le professeur d’histoire de l’art contemporain Jean-François Chevrier et la révélation de la gravure. « Un jour, à l’hiver 2015, je suis allé au Petit Palais visiter l’exposition “L’Estampe visionnaire”. Jusqu’alors, je n’avais pas compris ce que la gravure pouvait apporter. Et là, en sortant, je me suis dit : “Va t’inscrire au cours de gravure.” »

Sa première tentative est une aquatinte, technique qui consiste à recouvrir d’abord une plaque de cuivre d’une légère couche de résine. En dessinant, la pointe met à nu le métal, que le bain d’acide creuse ensuite là où il n’est plus protégé par la résine. « Elle était mauvaise, mais, quand j’ai vu ce qui se passait, j’en suis tombé par terre. » Sur ce sujet il est intarissable : « J’étais fasciné par les différences de textures, celles des degrés de gris et de noir. J’ai tout de suite su que la gravure serait une pratique essentielle pour moi dans les années à venir. » Elle l’est, dix ans plus tard.

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