École d'art

Arts appliqués et design : répondre à une commande

Par Mathieu Oui · L'ŒIL

Le 20 décembre 2023 - 774 mots

Création d’objets industriels, direction artistique, scénographie, décoration intérieure... de nombreux cursus existent pour apprendre ces métiers utiles dans notre quotidien.

Étudiantes de Master de l’école de Condé de Nice travaillant à la découpe laser dans le FabLab de l’établissement. © École de Condé
Étudiantes de Master de l’école de Condé de Nice travaillant à la découpe laser dans le FabLab de l’établissement.
© École de Condé

À la différence des beaux-arts, portés par une grande liberté de création, les arts sont dits « appliqués » quand ils répondent à une commande ou à un secteur : production d’objets industriels, communication, scénographie, décoration intérieure… Aujourd’hui, le terme de « design », « un processus intellectuel créatif, pluri-disciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours », selon la définition de l’Alliance France design, a d’ailleurs tendance à remplacer celui d’arts appliqués. Il est décliné en design d’objet ou produit industriel, design d’espace (architecture intérieure, scénographie) et design graphique.

Le profil adapté : ouverture d’esprit et capacité à communiquer

Les formations se déclinent en écoles spécialisées, comme l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad), riche de ses dix secteurs, l’École nationale supérieure de création industrielle (Ensci), les écoles supérieures d’art et de design, de multiples établissements privés, et des formations courtes comme le Diplôme national des métiers d’art et du design (DN Made). « Très complètes, ces études font intervenir autant la tête que les mains », résume Dominique Beccaria, directrice générale de l’École de Condé. « Elles nécessitent de savoir analyser une problématique et d’y répondre en tenant compte des contraintes d’usages, techniques et budgétaires. »Tous les profils de bac ont leur chance : les établissements recherchent surtout des jeunes ouverts d’esprit, qui aiment communiquer et travailler en équipe car il faut être capable de dialoguer avec le commanditaire, le futur usager, les fournisseurs, les sous-traitants… Les études comportent un socle de cours théoriques (histoire du design, français, langues étrangères), d’apprentissage de techniques, de travaux et projets pratiques. Si le dessin reste incontournable, envisagé comme « un outil pour exprimer une idée de façon simple et rapide », les nouvelles technologies ne sont pas en reste. Les logiciels d’intelligence artificielle commencent aussi à être abordés, comme un appui à la création.

Ce qu’on y fait :une pédagogie par projet

Ces études offrent une spécialisation progressive, généralement découpée en un premier cycle de licence en trois ans, suivi de deux années de master. La pédagogie par projet, dans laquelle un groupe d’étudiants prépare, sous la conduite d’un enseignant, une proposition en réponse à une demande d’entreprise est l’occasion de respecter un cahier des charges et des délais. À l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse) par exemple, les élèves sont régulièrement associés à la Biennale de design pour concevoir des expositions, ou sollicités pour imaginer du mobilier urbain. À l’école de Condé de Nice, des étudiants en mastère de design ont planché sur des actions de sensibilisation autour des énergies photovoltaïques et éoliennes pour l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Pour répondre à l’engouement des étudiants pour cette filière, l’offre de formation s’est beaucoup développée, avec une qualité variable, et des coûts de scolarité parfois très élevés. Certaines écoles d’art privées sont reconnues par l’État ou par le ministère de la Culture. Il est recommandé de vérifier si le diplôme délivré par l’établissement est reconnu par le ministère (ce qui officialise son niveau académique), et s’il est inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), qui atteste d’un niveau de qualification et permet de garantir les enseignements nécessaires à l’exercice d’un métier.À savoir également, un mastère (validant une formation privée de quatre ans) n’est pas un master (un titre universitaire sanctionnant quatre années d’études), et ne donne pas accès à une équivalence universitaire (si l’étudiant veut compléter son cursus, en changer ou rejoindre un établissement public).

Quels débouchés ?

Architecte d’intérieur, designer produit, designer graphique, directeur artistique, illustrateur, scénographe… ces études conduisent à une large palette de métiers. Les statuts professionnels sont également variés (du salarié au travailleur indépendant en passant par l’artiste auteur), de même que les revenus : de moins de 600 € à 3 500 € bruts mensuels pour les diplômés des Arts déco, trois ans après la sortie de l’école.

Portes ouvertes 

Dès janvier, la quasi-totalité des établissements artistiques ouvrent leurs portes aux futurs étudiants. Les dates de ces rendez-vous sont communiquées directement par chaque école sur son site.Certaines d’entre elles proposent aussi des visites virtuelles en vidéo ou bien une exploration à 360° sur le site de l’Andea (Association nationale des écoles supérieures d’art) .Le site internet Design et métiers d’art, du ministère de l’Éducation nationale, recense également, dans chaque académie, les dates des portes ouvertes pour les formations existantes.

Combien ça coûte ? 

Cursus de licence : 170 €Cursus de master : 243 €École publique : 500 à 800 €École privée : 5 000 à 10 000 €(Frais d’inscription par année, en 2023)

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : Arts appliqués et design : répondre à une commande

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