École d'art

L’alternance, une bonne idée ?

Par Marie Zawisza · L'ŒIL

Le 20 décembre 2023 - 379 mots

Étudier tout en travaillant et découvrir la réalité d’un métier sur le terrain, c’est le principe de l’alternance. Une opportunité, à condition d’avoir conscience des contraintes.

Karelle Prugnaud et des étudiants des écoles Chardon Savard, des Beaux-Arts de Nantes et du Conservatoire de Nantes proposent une performance défilée. © Lisa Surault
Karelle Prugnaud et des étudiants des écoles Chardon Savard, des Beaux-Arts de Nantes et du Conservatoire de Nantes proposent une performance défilée.
© Lisa Surault

Obtenir un diplôme et, en même temps, mettre ses acquis en pratique ? Sur le papier, la promesse est alléchante. Son principe : on alterne semaines d’études et semaines en entreprise, pour un salaire oscillant entre 900 et 1 100 € par mois. Sur les salons, les écoles privées en font d’ailleurs un argument pour convaincre leurs futures recrues. « Un étudiant en mode à l’Institut supérieur des arts appliqués (Lisaa) doit s’acquitter de 10 500 € par an en 4e et en 5e année. En alternance, ces frais sont payés par l’entreprise », explique Marine Jourdan, chargée de la communication de l’école. Un système intéressant, donc, pour financer des études longues, et qui peut offrir une perspective d’emploi au terme du cursus. Les étudiants – y compris dans les écoles d’art publiques – l’ont bien compris, et la demande ne cesse de croître. C’est ainsi que l’École supérieure d’art et design de Saint-Étienne (Esadse), en option Design, l’École des beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire en option Art, ou encore l’École Boulle à Paris ont mis en place ce système. « Il s’agit aussi d’un projet de l’établissement pour rapprocher l’école de son territoire », souligne Magali Coué, directrice des formations et des partenariats académiques de l’Ésadse.Un système gagnant-gagnant, donc ? Oui, à condition d’en mesurer les contraintes : « Il faut que les jeunes aient la maturité suffisante pour comprendre que tout en travaillant, ils devront passer le même diplôme que les autres », souligne Véra Le Saux, des Beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire. Pour être fructueuse, l’alternance doit donc s’intégrer dans un parcours et un projet à long terme. Bon à savoir, elle n’est généralement proposée qu’à partir de la 4e année d’études. « Auparavant, les élèves ont trop d’éléments à apprendre », souligne Magali Coué.Reste à trouver une structure d’accueil. Un parcours du combattant, tant les étudiants sont nombreux à en rechercher, et les entreprises, souvent très petites, pas toujours outillées pour les recevoir. En théorie, l’école dispose d’un réseau de partenaires, et elle accompagne les étudiants dans leurs démarches. La réalité est moins rose, et les étudiants doivent souvent compter sur leur propre réseau pour dénicher l’alternance tant espérée.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°771 du 1 janvier 2024, avec le titre suivant : L’alternance, une bonne idée ?

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