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La question du revenu des éleveurs bovins au cœur des mobilisations agricoles

Entre la survenue d’une nouvelle maladie virale, une concurrence déloyale liée aux accords de libre-échange, le non-respect de la loi EGalim et la hausse des taxes sur le gazole non routier, les motifs de courroux ne manquent pas.

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Publié le 24 janvier 2024 à 20h53, modifié le 26 janvier 2024 à 11h45

Temps de Lecture 3 min.

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Un élevage de vaches, à Saint-Chély-d’Aubrac (Aveyron), le 19 octobre 2022.

Quelle mouche a piqué les agriculteurs français, prêts à bloquer les voies d’autoroute ? Il faut plutôt chercher du côté du… moustique. En effet, cet insecte diffuse, depuis septembre 2023, une nouvelle pathologie virale, la maladie hémorragique épizootique (MHE), qui touche les ruminants, et plus précisément les bovins.

Elle s’est propagée, mais a tout particulièrement affecté les éleveurs du Sud-Ouest. « A la Toussaint [2023], le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, est venu sur le terrain dans une exploitation touchée par la MHE et a évoqué un plan de soutien, mais il a fallu attendre le 19 janvier pour qu’un bout de plan incomplet soit présenté », réagit Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine (FNB), affiliée à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA).

Une ébauche d’aide présentée en urgence, au moment même où des agriculteurs paralysaient l’autoroute A64, dans la région toulousaine. « Avec la MHE et tous les problèmes déjà accumulés, les éleveurs ont eu un sentiment d’abandon. L’agriculteur est seul quand il doit discuter ses factures avec son banquier, alors qu’il n’y a pas de prise en compte de sa situation », explique Véronique Le Floc’h, présidente du syndicat Coordination rurale.

« Pression inexplicable sur les prix »

Entre les frais vétérinaires pour soigner les bêtes malades, les bovins morts, l’avortement des vaches touchées et la baisse de la production, la facture s’est rapidement alourdie. « La MHE, comme toutes les crises, a tout fait basculer. La question centrale est celle du revenu des agriculteurs. Quand vous avez du revenu, vous pouvez encaisser une crise. Or, il y a une inégalité grandissante entre les exploitations agricoles : 18 % vivent au-dessous du seuil de pauvreté », souligne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne.

En 2022, selon les données publiées par le ministère de l’agriculture, les éleveurs de bovins destinés à la viande, même s’ils avaient vu leur situation nettement s’améliorer, disposaient d’un revenu annuel moyen avant impôt de 26 601 euros. Ils restaient pourtant en queue de peloton des agriculteurs, devançant juste les éleveurs ovins et caprins.

Néanmoins, après l’embellie de 2022, les nuages se sont amoncelés au milieu de l’année 2023. « Une pression inexplicable sur les prix est apparue à l’été, puis s’est accentuée avec l’arrivée de la MHE. Nous avons perdu 50 centimes d’euro du kilo sur le jeune bovin et 1 euro du kilo sur la génisse. Résultat, nos prix de vente sont de 50 centimes à 1 euro au-dessous de nos coûts de production », résume M. Bénézit. Et d’ajouter : « Cela nous agace de voir [le ministre de l’économie] Bruno Le Maire demander des baisses de prix au rayon alimentaire, quand la viande de bœuf augmente de 8 % dans la grande distribution et que nos prix baissent. L’ambiguïté du discours politique sur la loi EGalim doit cesser. La loi doit s’appliquer. »

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