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L’alerte des chefs d’établissement scolaire sur la mise en place des groupes de niveau

Le SNPDEN-UNSA, syndicat majoritaire dans la profession, estime la réforme lancée par Gabriel Attal « contraire à [ses] valeurs » et pointe des moyens largement insuffisants pour assurer son déploiement.

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Publié le 24 janvier 2024 à 21h30, modifié le 25 janvier 2024 à 09h28

Temps de Lecture 3 min.

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La ministre de l’éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, et le premier ministre, Gabriel Attal, lors d’une visite du collège Saint-Exupéry, à Andrésy (Yvelines), le 12 janvier 2024.

L’initiative est rare de la part d’une organisation syndicale représentant des cadres de l’éducation nationale peu coutumière des oppositions frontales au ministère. Le SNPDEN-UNSA, largement majoritaire chez les chefs d’établissement du public, a remis, lundi 22 janvier, un courrier d’«alerte » à la ministre de l’éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, sur les groupes de niveau au collège.

Cette mesure, décidée en décembre 2023 par Gabriel Attal lorsqu’il occupait encore son poste Rue de Grenelle, est « contraire à nos valeurs » et « engendre de nombreuses difficultés techniques et organisationnelles », dénonce le syndicat. « Il n’y a rien de plus difficile pour des cadres que de porter un projet auquel ils ne croient pas et contraire à ce qu’ils ont toujours porté », prévient le courrier.

Dès septembre 2024, selon le calendrier établi par le ministère, les élèves de 6e et de 5e doivent être répartis en groupes en fonction de leur niveau scolaire pour toutes leurs heures de français et de mathématiques. Ces groupes, déjà dénoncés par la quasi-totalité des syndicats d’enseignants et par plusieurs chercheurs, dont certains du Conseil scientifique de l’éducation nationale, « sont vécus par les chefs d’établissement comme une ségrégation scolaire », tance le SNPDEN dans sa lettre.

Loin de n’être que des regroupements temporaires et flexibles, comme le recommande la recherche et comme a pu les présenter le gouvernement, ils vont « regrouper, sur un temps inévitablement long, des élèves en difficulté qui, sans hétérogénéité, avanceront nettement moins vite que [ceux des] autres groupes », déplore le SNPDEN. « Nous refusons d’organiser, madame la Ministre, des classes de niveau », tranche l’organisation, qui syndique plus de la moitié des personnels de direction.

Pour le SNPDEN, la réponse aux difficultés posées par l’hétérogénéité tient davantage aux effectifs de classe, qui sont au plus haut depuis la création du collège unique : « Donnez-nous plutôt les moyens de diminuer le nombre d’élèves par classe et de faire ainsi réussir mieux les élèves », plaide le syndicat.

« Faire disparaître le latin »

Aucun texte réglementaire encadrant la création des groupes de niveau n’a par ailleurs encore été publié et ne pourra l’être avant la mi-février, alors même que les collèges et les lycées doivent préparer la rentrée 2024 en ce mois de janvier, période de la réception et de la répartition des moyens dans les établissements.

Déjà échaudé par plusieurs mesures de la rentrée 2023 mises en place dans les mêmes conditions, le SNPDEN dénonce « cette perpétuelle urgence désormais devenue règle » et affirme : « Pas de texte, pas de mise en œuvre. »

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